Surpoids et obésité : que faut-il savoir ?

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L’obésité et le surpoids sont définis par l’OMS comme “une accumulation excessive de graisse dans l’organisme, qui est nuisible pour la santé”. En France, ils concernent près d’un adulte sur deux, avec une prévalence qui ne cesse d’augmenter. Quelles sont les conséquences de l’excès de poids sur la santé ? Comment retrouver durablement un rapport sain à son poids et à son alimentation ? L’équipe médicale de Qare décrypte le sujet pour vous.

Comprendre le surpoids et l’obésité

Définir le surpoids et l’obésité

L’OMS définit le surpoids et l’obésité comme l’accumulation anormale ou excessive de cellules de graisse (adipocytes) dans le corps, et plus précisément dans le tissu adipeux. On oppose la masse grasse à la masse maigre, qui correspond quant à elle au poids des muscles, des organes et des viscères.

Les causes d’une prise de poids excessive sont souvent multiples. Cependant, on l’associe le plus souvent à un déséquilibre entre l’apport calorique provenant de l’alimentation et les dépenses énergétiques de l’organisme.

Si vous êtes dans cette situation, vous avez la possibilité de télé-consulter un médecin sensibilisé au surpoids et à l’obésité afin d’avoir une prise en charge spécifique.

Pour identifier le surpoids ou l’obésité, on s’appuie principalement (mais pas uniquement) sur l’Indice de Masse Corporelle ou IMC, une mesure qui permet d’estimer la corpulence d’une personne.

Évaluer sa corpulence avec l’IMC

Il n’y a pas de poids fixe à partir duquel on considère qu’une personne est en situation de surpoids ou d’obésité. En revanche, son IMC peut permettre d’évaluer sa corpulence. On le calcule en divisant le poids (en kg) par le carré de la taille (en mètres).

Valeur de l’IMC (en kg/m²) Interprétation de l’IMC
Moins de 18,5 Sous-poids
Entre 18,5 et 25 Corpulence normale
Entre 25 à 30 Surpoids
De 30 à 34,9 Obésité de classe I ou modérée
De 35 à 39,9 Obésité de classe II ou sévère
Plus de 40 Obésité de classe III, dite massive ou morbide

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Les autres critères d’identification du surpoids et l’obésité

L’IMC n’est pas la seule mesure prise en compte pour identifier une situation de surpoids ou d’obésité, le médecin note également :

  • La composition corporelle, un IMC plus élevé que la norme pouvant être lié à la pratique intensive d’un sport, par exemple. Cela s’explique par le fait qu’à volume égal, le muscle pèse plus lourd que la graisse.
  • La répartition du tissu adipeux : on parle d’obésité abdominale ou androïde quand l’excès de graisse est localisé au niveau de l’abdomen et d’obésité gynoïde quand elle se situe surtout sur la partie inférieure du corps.
  • La présence de comorbidités (troubles et maladies associées à l’excès de poids) : diabète, dépression hyperphagie boulimique, mal de dos et autres douleurs articulaires, gêne respiratoire au repos

À savoir : l’obésité abdominale est atteinte à partir de 100 cm de tour de taille chez l’homme et 88 cm chez la femme (sauf durant la grossesse). Elle est l’un des facteurs qui augmente le risque d’avoir une maladie cardiovasculaire.

Qu’est-ce qui cause l’excès de poids ?

De manière générale, on prend du poids quand on ingère plus de calories que l’on en dépense. On pourrait donc penser que l’excès de poids relève d’une simple question d’hygiène de vie ou de volonté. La réalité est plus complexe, son origine étant souvent multifactorielle.

On lie notamment la prévalence du surpoids et de l’obésité à :

  • L’alimentation moderne : elle est globalement trop calorique et industrialisée par rapport aux besoins de notre corps et de plus en plus facilement disponible à tout moment.
  • L’augmentation de la sédentarité : le temps que nous passons en position assise au cours de la journée ne cesse d’augmenter, au détriment de l’activité physique.
  • Des prédispositions génétiques : il apparaît qu’on a 2 à 8 fois plus de chance d’être en situation d’obésité si un autre membre de la famille l’est aussi. Plusieurs gènes pourraient ainsi être impliqués dans le développement de cette maladie.
  • L’environnement : des facteurs comme le stress, certains médicaments (contre l’anxiété ou la dépression par exemple) et maladies, les habitudes de vie (manger à heures irrégulières, ne pas dormir suffisamment, le tabagisme, la consommation excessive d’alcool, travailler la nuit…) favorisant la prise de poids.

On comprend donc qu’il est trop simpliste de pointer une “mauvaise” alimentation et un manque d’activité physique comme étant les seules causes du développement de l’obésité. Elle relève également de plusieurs déterminants sociaux (économiques, comportementaux, culturels…)

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De quelle façon le surpoids et l’obésité affectent-ils la santé ?

L’excès de poids impacte le fonctionnement du corps

L’impact du surpoids et de l’obésité ne se limite pas à la prise de poids. On l’associe fréquemment à plusieurs complications et comorbidités comme :

  • L’insulinorésistance, soit la diminution de la réponse de l’organisme à l’insuline, l’hormone qui régule la glycémie (taux de glucose sanguin). Elle peut mener au développement d’un diabète de type 2.
  • L’hypertension artérielle.
  • L’augmentation du risque cardiovasculaire, soit la probabilité de survenue d’un accident ou d’une maladie cardiovasculaire. Elle peut notamment être favorisée par l’hypercholestérolémie, un taux élevé de triglycérides

Le surpoids et l’obésité favorisent également :

Si cette liste n’est pas exhaustive, elle permet néanmoins de comprendre que l’obésité évolue rarement seule, ce qui complexifie sa prise en charge.

L’impact de l’excès de poids sur la santé mentale

L’obésité et le surpoids ont également des conséquences sur l’équilibre mental. Cela est notamment lié au poids du regard des autres, dans une société du culte de la minceur. Regards curieux ou moqueurs, remarques culpabilisantes, difficultés à mener les tâches du quotidien (comme conduire, marcher, monter les escaliers…) autant de situations qui peuvent être source de mal-être et mener à l’isolement.

Les tentatives répétées et infructueuses pour perdre du poids et un rapport conflictuel au corps peuvent également mettre à mal l’estime de soi. Cela mène parfois à une compensation du mal-être par la nourriture. C’est en partie pour cela que les troubles anxieux et dépressifs et les troubles de l’alimentation (épisodes de boulimie, d’hyperphagie boulimique…) sont fréquemment associés à l’obésité.

Face à une personne en situation de surpoids, il convient donc de faire preuve de bienveillance, car c’est une maladie qui engendre de nombreuses souffrances au quotidien. Cela est également valable si vous êtes vous-même en situation de surpoids ou d’obésité. Des solutions durables pour perdre du poids existent et passent souvent par un accompagnement médical. Vous n’êtes pas seul(e) face à vos difficultés.

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Comment réagir quand on est en situation de surpoids ou d’obésité ?

La majorité des personnes en situation d’obésité ou de surpoids ont déjà essayé de perdre du poids à de multiples reprises. Désireuses de changer de vie et de retrouver une meilleure relation à leur corps, elles se sont pourtant heurtées à des échecs répétés et ont repris le poids perdu (voire plus) malgré leurs efforts. C’est l’effet yo-yo.

Pour perdre du poids de façon durable, les solutions rapides (régimes miracles, compléments alimentaires coupe-faim…) ne fonctionnent pas. En revanche, un accompagnement médical adapté et multidisciplinaire couplé à un changement des habitudes de vie peuvent permettre de se sortir de l’engrenage. Il est ainsi possible de retrouver un rapport apaisé à son alimentation et son poids.

Dans un premier temps, on peut se référer à son médecin traitant ou à un autre médecin généraliste. C’est lui qui déterminera la prise en charge adaptée à votre situation et vous orientera vers d’autres praticiens selon vos besoins (cardiologue, nutritionniste, psychothérapeute…)

Quelle prise en charge en cas de surpoids ou d’obésité ?

Un accompagnement pluridisciplinaire est essentiel

Même en situation de surpoids ou d’obésité, il est possible de perdre du poids de façon durable via un accompagnement pluridisciplinaire auprès de différents professionnels de santé. Il peut être exclusivement en présentiel ou être partiellement réalisé en téléconsultation.

L’adoption d’une alimentation plus équilibrée et d’une activité physique régulière restent indispensables pour sortir de l’excès de poids. Il est tout aussi important d’intégrer la prise en charge psychique, et une prise en charge des comorbidités en lien avec le surpoids ou les troubles du comportement alimentaire. Néanmoins, un traitement médicamenteux des pathologies associées au surpoids et à l’obésité pourra être prescrit sur avis d’un médecin spécialiste et dans le cadre d’une prise en charge globale.

Il est possible de recourir à un accompagnement dans un CSO (centre spécialisé de prise en charge de l’obésité). Il en existe 37 en France, dans l’hexagone et en outre-mer.

Les traitements médicamenteux possibles

Les traitements médicamenteux de l’obésité sont envisagés uniquement en deuxième intention, après échec d’une prise en charge pluridisciplinaire et nutritionnelle bien conduites, et pour les patients ayant un IMC supérieur à 30 kg/m² ou ≥ 27 kg/m² avec des complications liées au poids. 

Actuellement, trois médicaments principaux sont disponibles en France : 

  • le liraglutide (SAXENDA), 
  • le sémaglutide (WEGOVY
  • le tirzépatide (MOUNJARO). 

Ces analogues du GLP-1 agissent en ralentissant la vidange gastrique, en régulant l’appétit et en diminuant la sécrétion de glucagon, permettant ainsi de réduire la quantité de nourriture ingérée quotidiennement. 

Administrés par injection sous-cutanée (quotidienne pour le liraglutide, hebdomadaire pour le sémaglutide et le tirzépatide), ces traitements présentent des effets indésirables principalement digestifs : nausées, vomissements, diarrhées et constipation. Des risques de déshydratation, de pancréatite aiguë et d’hypoglycémie (chez les diabétiques) existent également.

Face au mésusage potentiel, l’ANSM a mis en place un nouveau dispositif de prescription des AGLP-1. Leur prescription initiale est réalisée par des spécialistes en endocrinologie-diabétologie-nutrition, avec un ciblage prioritaire des patients ayant un IMC ≥ 35 kg/m² et âgés de moins de 65 ans. 

L’orlistat (XENICAL), qui bloque l’absorption des graisses intestinales, est moins recommandé en raison de son efficacité modeste et de ses effets indésirables.

Une intervention chirurgicale peut aussi être proposée par l’équipe spécialisée, on parle alors de chirurgie bariatrique. Elle peut consister en la pose d’un anneau gastrique ajustable, une ablation partielle de l’estomac ou une modification du circuit alimentaire (ByPass gastrique).

La prise en charge chirurgicale de l’obésité

La chirurgie bariatrique est une option thérapeutique de seconde intention, réservée aux patients souffrant d’obésité sévère (IMC ≥ 40 kg/m²) ou d’obésité modérée (IMC ≥ 35 kg/m²) avec complications associées, après échec d’un traitement médical, nutritionnel et psychothérapeutique bien conduit pendant au moins 6 mois. 

Cette prise en charge s’effectue au sein d’équipes pluridisciplinaires et propose différentes techniques chirurgicales comme la sleeve gastrectomie, le bypass gastrique ou l’anneau gastrique ajustable. La chirurgie s’inscrit dans un parcours de soins strict, nécessitant une préparation préopératoire complète (évaluation nutritionnelle, psychologique et médicale) et un suivi post-opératoire à vie pour prévenir les carences nutritionnelles et optimiser les résultats à long terme. 

Les complications post-opératoires concernent environ 3% des patients et peuvent inclure des fuites anastomotiques, des infections, ou des troubles nutritionnels, d’où l’importance d’un suivi régulier.

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L’importance de la prévention de surpoids et de l’obésité

L’excès de poids est une question de santé publique

En dépit de la mise en place du Programme national nutrition santé (PNNS) en 2001, la prévalence de l’obésité en France ne cesse d’augmenter. Selon les résultats d’une enquête lancée à l’initiative de la Ligue contre l’obésité en 2020, en coordination avec des chercheurs de l’Inserm et du CHU de Montpellier, le surpoids concerne ainsi près d’un français sur deux (dont 17% sont en situation d’obésité).

La prévalence de l’excès de poids n’est pas non plus limitée aux USA, où elle touche cependant près de 40 % de la population. L’OMS a ainsi indiqué qu’en l’absence de changements dans nos modes de vie modernes, 9 personnes sur 10 dans le monde seront en situation d’obésité en 2030.

Prévenir le surpoids et l’obésité

La prévention de l’excès de poids est essentielle afin de freiner sa progression. Pour être efficace, elle doit intervenir le plus tôt possible, notamment chez l’enfant et l’adolescent. Être en situation de surpoids ou d’obésité infantile augmente en effet le risque de le rester à l’âge adulte (de 20 à 50% avant la puberté et de 50 à 70% après la puberté).

Si les changements des habitudes de vie (alimentation, activité physique…) sont indispensables, des dispositifs tels que “Mission : retrouve ton cap” peuvent faciliter l’accompagnement des enfants entre 3 et 12 ans et le retour vers une corpulence normale. Il est intégralement pris en charge par l’Assurance Maladie, sans avance de frais.