Obésité : causes, conséquences et solutions pour mieux comprendre cette maladie

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L’obésité touche 8 millions de Français, soit 17 % des adultes. Cette maladie chronique, diagnostiquée par un IMC supérieur ou égal à 30, augmente considérablement les risques de diabète et de maladies cardiovasculaires. L’espérance de vie commence à diminuer dès un IMC de 28.

L’obésité reste mal comprise. On la perçoit souvent comme un simple manque de volonté, alors qu’elle résulte d’un enchevêtrement de facteurs génétiques, environnementaux et psychologiques. L’Indice de Masse Corporelle (IMC) permet de la diagnostiquer : il se calcule en divisant le poids en kilogrammes par la taille en mètre au carré. Le surpoids correspond à un IMC situé entre 25 et 30, l’obésité à partir de 30.

Cette maladie chronique ne se traite pas uniquement par la volonté. Elle nécessite une prise en charge globale, bienveillante et personnalisée. La sédentarité (passer plus de 7 heures assis quotidiennement au bureau, en voiture ou devant les écrans), l’alimentation ultra-transformée (chips, sodas, nuggets) et les facteurs génétiques jouent tous un rôle clé.

homme en tenue de sport marchant dans un parc sur une allée, tenant une bouteille d’eau, avec des bancs et des arbres en arrière-plan

homme en tenue de sport marchant dans un parc sur une allée, tenant une bouteille d’eau, avec des bancs et des arbres en arrière-plan

Qu’est-ce que l’obésité ? Définition et diagnostic

Une maladie chronique définie par un excès de masse grasse

Imaginez un réservoir qui déborde : les adipocytes du corps, saturés de lipides, stockent en excès des calories et des graisses, avec des effets délétères sur les organes. L’obésité correspond à cette accumulation excessive de tissu adipeux, perturbant le fonctionnement métabolique et la santé globale.

L’Organisation Mondiale de la Santé définit l’obésité comme une maladie chronique complexe, qui ne se limite pas à un manque de volonté. Selon l’OMS, la prévalence de l’obésité chez les adultes a plus que doublé depuis 1990, atteignant 16 % en 2022. Elle résulte d’un déséquilibre entre le nombre de calories ingérées et dépensées par l’organisme, modifiant les taux hormonaux, notamment celui de la leptine, et favorisant le stockage adipeux.

Plusieurs facteurs entrent en jeu : les gènes (jusqu’à 70 % de la variabilité de l’IMC), le microbiote intestinal, l’environnement socio-économique, la sédentarité et la consommation d’aliments ultra-transformés riches en lipides et en sucres. Ces éléments peuvent favoriser le syndrome métabolique et justifient une approche globale pour traiter efficacement l’obésité.

L’Indice de Masse Corporelle (IMC) comme principal outil de mesure

L’IMC se calcule simplement : divisez votre poids en kilogrammes par le carré de votre taille en mètres. Par exemple, 61 kg pour 1,57 m donne un IMC de 24,7. Cet indicateur, qui associe la masse corporelle et la quantité de graisses, reste un outil de repérage des risques à l’échelle de nombreux pays.

Mais attention, l’IMC présente des limites. Il ne distingue pas la masse musculaire de la masse grasse. Un athlète très musclé peut avoir un IMC élevé malgré très peu de graisse corporelle. C’est pourquoi le tour de taille vient compléter ce diagnostic pour une évaluation plus précise.

Les différents seuils : du surpoids à l’obésité massive

L’Organisation Mondiale de la Santé a établi des seuils clairs pour classifier le surpoids et l’obésité chez l’adulte :

Statut pondéral IMC (kg/m²)
Surpoids 25 à 29,9
Obésité modérée (Classe I) 30 à 34,9
Obésité sévère (Classe II) 35 à 39,9
Obésité massive (Classe III) ≥ 40

Important : Selon pubmed, our les personnes d’origine asiatique, le seuil de l’obésité est abaissé à un IMC de 25.

La Haute Autorité de Santé propose une classification encore plus nuancée. Elle combine l’IMC avec six paramètres essentiels : les comorbidités (maladies associées comme le diabète ou l’hypertension), la qualité de vie, les troubles psychologiques, les causes identifiées, les troubles alimentaires et l’historique du poids. Cette approche permet un traitement vraiment personnalisé, adapté à chaque situation.

Au-delà de l’IMC : l’importance de la répartition des graisses

L’IMC seul ne suffit pas à évaluer tous les risques. La localisation de la graisse joue un rôle crucial. L’obésité abdominale (graisse autour des viscères, et  des organes internes) augmente particulièrement le risque de diabète et de maladies cardiovasculaires.

Un tour de taille supérieur à 88 cm chez les femmes et 102 cm chez les hommes indique une présence trop élévée  de graisse viscérale . Cette graisse profonde libère des substances inflammatoires dans l’organisme aggravant les risques métaboliques. À l’inverse, la graisse sous-cutanée (celle qu’on peut pincer) présente moins de dangers.

L’obésité gynoïde (graisse localisée sur les hanches et les cuisses, forme « poire ») présente un risque moindre pour la santé cardiovasculaire. Le tour de taille complète donc l’IMC pour un diagnostic vraiment précis.

Une femme assise à une table de cuisine en train de manger un repas équilibré composé de poulet grillé, de salade verte et d'un bol de riz.

Une femme assise à une table de cuisine en train de manger un repas équilibré composé de poulet grillé, de salade verte et d’un bol de riz.

L’obésité en chiffres : une progression préoccupante

Une pandémie mondiale selon l’OMS

Les chiffres donnent le vertige. En 2022, le nombre d’adultes vivant avec l’obésité avait plus que doublé depuis 1990. Celui des adolescents avait quadruplé, touchant une personne sur huit dans le monde.

890 millions d’adultes étaient obèses en 2022, soit 16 % de la population mondiale. Et 2,5 milliards en surpoids (43 %). Les régions les plus touchées ? Les Amériques avec 67 % de surpoids, tandis que l’Asie du Sud-Est et l’Afrique affichent 31 %. Cette progression alarmante touche particulièrement les adolescents et les enfants.

Quelle est la situation en France ?

En France, 47,3 % des adultes sont en surpoids ou obèses. Parmi eux, 17 % sont obèses, soit environ 8 millions de personnes. Selon l’étude Obépi 2020 relayée par l’INSERM, la prévalence a doublé depuis 1997, passant de 8,5 % à 17 % en 2020.

L’obésité morbide (IMC supérieur ou égal à 40) a été multipliée par sept selon une étude menée en 2024 par obésité France . Dans le nord-est de la France, elle atteint plus de 20 % de la population. Les disparités socio-professionnelles sont marquées : 18 % chez les ouvriers contre 9,9 % chez les cadres. Chez les 18-24 ans, l’obésité a quadruplé en 23 ans.

L’obésité chez les enfants et les adolescents

390 millions d’enfants et adolescents dans le monde  (5-19 ans) étaient en surpoids en 2022, dont 160 millions obèses. La prévalence du surpoids a doublé depuis 1990, passant de 8 % à 20 %. Chez les filles, 19 % sont en surpoids contre 21 % chez les garçons. L’obésité chez les enfants existe et n’est pas à néglier !

Cette condition accroît les risques de diabète de type 2, d’hypertension, d’apnée du sommeil et de maladies cardiovasculaires dès l’enfance. Le nombre d’enfants obèses a quadruplé (de 31 à 160 millions), nécessitant une prévention précoce. Selon l’OMS, agir dès l’enfance réduit significativement les risques de maladies chroniques à l’âge adulte.

Un homme en situation d'obésité discute et rit joyeusement avec ses proches dans un salon confortable.

Un homme en situation d’obésité discute et rit joyeusement avec ses proches dans un salon confortable.

Les causes de l’obésité : bien plus qu’une question de volonté

L’idée reçue persiste. « Il suffit de manger moins et de bouger plus. » Cette vision simpliste stigmatise les personnes concernées et masque la complexité réelle du problème. L’obésité résulte d’interactions complexes entre de nombreux facteurs.

Le déséquilibre de la balance énergétique

Le déséquilibre énergétique est au cœur de l’obésité. Il dépend de l’équilibre entre les calories ingérées et celles dépensées par l’organisme. Mais de nombreux facteurs influencent cette balance. La génétique, l’environnement ou le stress chronique modifient profondément la manière dont le corps utilise l’énergie.

Des études montrent que le métabolisme de base varie de 20 % selon les individus. Deux personnes mangeant exactement la même quantité peuvent donc avoir des réactions complètement différentes. Cette variabilité individuelle complique toute approche standardisée de la perte de poids.

Les facteurs environnementaux et comportementaux

Vous vous demandez pourquoi l’obésité progresse autant ? Les habitudes alimentaires jouent un rôle majeur. Les sodas, chips et plats préparés industriels sont bourrés de calories vides (c’est à dire sans nutriments intéressants). La sédentarité, définie comme le fait de passer plus de 7 heures assis par jour (bureau, voiture, écrans), limite drastiquement les dépenses énergétiques.

Les inégalités sociales créent des inégalités de santé. Les ouvriers sont deux fois plus touchés que les cadres. Les zones rurales présentent moins d’accès à des aliments frais et de qualité. Les fast-foods sont plus nombreux dans les quartiers défavorisés. Des recherches de l’INRAE soulignent clairement ces inégalités. Et le marketing agressif des produits ultra-transformés influence massivement les choix alimentaires, surtout chez les plus jeunes.

La prédisposition génétique et les facteurs biologiques

La génétique explique jusqu’à 70 % de la variabilité de l’IMC. Plus de 300 gènes sont associés à l’obésité. Mais ces facteurs génétiques interagissent constamment avec l’environnement. Des perturbateurs endocriniens, comme le bisphénol A présent dans certains plastiques, perturbent le métabolisme énergétique.

Le microbiote intestinal (l’ensemble des bactéries vivant dans nos intestins) joue aussi un rôle crucial. Un déséquilibre bactérien peut augmenter l’absorption des calories consommées. En 2020, une majorité de Français pensaient encore que perdre du poids était avant tout une question de volonté, alors que l’obésité dépend de facteurs biologiques, psychologiques et sociaux extrêmement complexes.

Le rôle des facteurs psychologiques

Le stress chronique ou la dépression peuvent conduire à une alimentation émotionnelle (manger pour compenser). Les troubles du comportement alimentaire, comme la boulimie ou l’hyperphagie boulimique, augmentent significativement les risques d’obésité.

Ces facteurs psychologiques sont souvent sous-estimés dans la prise en charge. Comprendre ces interactions aide pourtant à développer des traitements mieux adaptés et à réduire la stigmatisation qui aggrave la situation.

Les principaux facteurs de risque :

  • Alimentation déséquilibrée riche en produits ultra-transformés
  • Sédentarité (plus de 7 heures assis quotidiennement)
  • Prédisposition génétique influençant le métabolisme
  • Accès limité à une alimentation de qualité
  • Stress chronique, anxiété, troubles du comportement alimentaire
Un homme en situation d'obésité travaille avec concentration devant son ordinateur dans un bureau à domicile encombré de dossiers.

Un homme en situation d’obésité travaille avec concentration devant son ordinateur dans un bureau à domicile encombré de dossiers.

Quelles sont les conséquences sur la santé ?

L’obésité augmente considérablement les risques de pathologies graves. Cette maladie chronique nécessite une prise en charge multidisciplinaire pour limiter les complications à court et long terme.

Les risques de maladies chroniques associées

Maladies cardiovasculaires : L’hypertension artérielle, les troubles du cholestérol (dyslipidémie), l’infarctus du myocarde et les accidents vasculaires cérébraux (AVC) touchent davantage les personnes obèses. Le risque d’insuffisance cardiaque est doublé.

Diabète de type 2 : L’obésité constitue le principal facteur de risque. Un IMC supérieur à 35 multiplie le risque par 20 via la résistance à l’insuline (l’hormone qui régule le sucre dans le sang).

Cancers : L’excès de graisse corporelle favorise plusieurs cancers : côlon, sein, endomètre (paroi de l’utérus), rein, œsophage, pancréas et voies biliaires. L’obésité est responsable de 20 % des cas de certains cancers.

Troubles respiratoires : L’apnée du sommeil (interruptions répétées de la respiration pendant la nuit) touche 12 % des personnes obèses contre 3 % en population générale. Elle provoque une fatigue diurne importante.

Problèmes articulaires : L’arthrose précoce des genoux et des hanches résulte de la pression accrue exercée sur les articulations. L’inflammation chronique et les déséquilibres métaboliques créent un cercle vicieux difficile à briser.

Un impact sur l’espérance et la qualité de vie

L’espérance de vie diminue de 1 à 10 ans selon l’IMC, d’après l’INSERM. Le risque de décès prématuré avant 70 ans atteint 29,5 % chez les hommes obèses et 24 % chez les femmes, contre 19 % quand le poids reste dans la norme. Ces chiffres, valables dans plusieurs pays et à tous les âges, démontrent l’urgence d’agir tôt pour faire baisser ces taux.

Les répercussions psychologiques et sociales

La stigmatisation sociale entraîne 32 % de dépression supplémentaire. La discrimination au travail se révèle 12 à 37 fois plus fréquente. L’évitement des soins médicaux par peur du jugement et l’auto-stigmatisation aggravent encore la situation de santé. Un véritable cercle vicieux. Le manque de confiance en soi et les problèmes d’estime de soi qui en découlent nécessitent souvent un accompagnement psychologique.

Obésité : maladie chronique ou handicap ?

L’OMS classe l’obésité comme maladie chronique. La Cour de Justice de l’Union Européenne la considère comme un handicap si elle entraîne des limitations durables dans la vie professionnelle. Un décret de 2023 intègre l’obésité dans les indications de l’activité physique adaptée, favorisant une meilleure inclusion.

Prise en charge : quelles approches recommandées ?

Une prise en charge médicale personnalisée et pluridisciplinaire

Lors du suivi médical annuel, les médecins mesurent l’IMC, le tour de taille et le niveau de graisse corporelle. La Haute Autorité de Santé recommande une évaluation multidimensionnelle : taux de lipides sanguins, comorbidités (hypertension, diabète, syndrome métabolique), contexte psychosocial et troubles alimentaires.

Une équipe pluridisciplinaire accompagne la personne. Un diététicien propose un plan alimentaire adapté à vos goûts et contraintes. Un psychologue vous aide à comprendre vos émotions liées à l’alimentation. Un kinésithérapeute propose des exercices sécurisés et progressifs. Cette approche évite la stigmatisation, avec un soutien collectif possible via les associations de patients 

L’objectif initial ? Une perte de poids modérée de 5 à 10 % du poids de départ, ce qui diminue le taux de lipides sanguins et le nombre d’adipocytes hypertrophiés. Cette réduction, bien que modérée, abaisse significativement les risques d’hypertension, de diabète et de complications cardiovasculaires.

Le pilier : modification des habitudes de vie

Le rééquilibrage alimentaire privilégie des portions contrôlées de fruits, légumes et protéines maigres. Par exemple : un porridge aux baies fraîches plutôt que des céréales industrielles sucrées au petit-déjeuner, du poisson grillé plutôt que de la viande  panée le soir. Évitez les produits ultra-transformés (chips, sodas, nuggets) riches en sucres ajoutés et graisses cachées.

L’Organisation Mondiale de la Santé recommande 5 portions de fruits et légumes quotidiennement, de limiter le sel, les graisses saturées et les sucres ajoutés. 30 minutes d’activité physique modérée (marche rapide, vélo, natation) plusieurs fois par semaine renforcent le système cardiovasculaire. Chez les enfants, 60 minutes d’exercice quotidien et une limitation des écrans à maximum 2 heures par jour préviennent efficacement l’obésité.

Les traitements médicamenteux

Les agonistes des récepteurs GLP-1 (comme Wegovy® ou Saxenda®) régulent l’appétit en mimant les hormones intestinales naturelles. L’OMS les a classés médicaments essentiels en 2025 pour le diabète ou l’obésité avec comorbidités.

Depuis juin 2025, tout médecin peut les prescrire en complément d’un régime alimentaire et d’une activité physique. Ils sont réservés aux personnes avec un IMC supérieur à 30 et des complications associées, ou supérieur à 35 après échec des mesures de base. Un suivi médical rigoureux surveille les éventuels effets secondaires.

La chirurgie bariatrique comme dernier recours

Réservée aux adultes avec un IMC supérieur ou égal à 40, ou supérieur ou égal à 35 avec comorbidités après échec des traitements médicaux, la chirurgie bariatrique inclut la gastrectomie longitudinale  (retrait d’une partie de l’estomac) ou le bypass gastrique (modification du circuit digestif). Ces interventions irréversibles nécessitent un suivi médical à vie.

La préparation dure au minimum 6 mois. Elle inclut une éducation thérapeutique complète, un suivi psychologique approfondi et des ajustements nutritionnels progressifs. Après l’intervention, un régime alimentaire spécifique, des suppléments vitaminiques quotidiens et des contrôles médicaux réguliers sont indispensables. La chirurgie reste un outil complémentaire, jamais une solution miracle. Elle nécessite un engagement permanent dans les changements de mode de vie.

Une femme en situation d'obésité fait ses courses au supermarché et lit attentivement l'étiquette d'un produit alimentaire.

Une femme en situation d’obésité fait ses courses au supermarché et lit attentivement l’étiquette d’un produit alimentaire.

La prévention, un enjeu essentiel de santé publique

Agir dès le plus jeune âge

Le suivi de la courbe de corpulence dès l’enfance permet un dépistage précoce. En France, les nouvelles courbes de croissance 

ont été actualisées en 2018 à partir de 2,5 millions de mesures anonymes pour plus de précision. Elles permettent   de repérer le surpoids avant qu’il ne s’installe durablement.

Ces nouvelles courbes, élaborées par l’INSERM et l’Association Française de Pédiatrie Ambulatoire, sont disponibles depuis avril 2018 dans tous les carnets de santé. Elles intègrent la taille des parents pour un suivi vraiment personnalisé.

Recommandations pour un mode de vie sain

Comment prévenir l’obésité au quotidien ? Adoptez ces habitudes simples mais efficaces :

  • Pratiquez 30 minutes d’activité physique par jour pour les adultes, 1 heure pour les enfants
    • Privilégiez une alimentation riche en fruits, légumes et fibres, en limitant les produits ultra-transformés
    • Limitez le temps d’écran et assurez-vous de dormir au moins 7  heures par nuit pour les adultes

La régularité de ces pratiques réduit significativement les risques de maladies cardiovasculaires et de diabète. Chaque mouvement compte pour votre santé, même monter les escaliers plutôt que prendre l’ascenseur.

Les stratégies collectives de prévention

En France, 18,1 % des adultes (près de 10 millions de personnes) sont obèses. Les taux varient fortement selon les régions : 23 % en Guadeloupe, 28 % en Martinique contre 17,9 % en métropole. Les inégalités sociales persistent : les enfants d’ouvriers sont quatre fois plus touchés que ceux de cadres.

Le plan national de lutte contre l’obésité coordonne des prises en charge pluridisciplinaires via les 37 Centres Spécialisés Obésité (CSO) répartis sur tout le territoire. Ces structures regroupent médecins, diététiciens, psychologues et éducateurs en activité physique adaptée. Une ligne d’écoute gratuite est disponible au 0 811 000 135.

Le mot de l’équipe médicale de Qare

« L’obésité est une maladie chronique complexe qui nécessite une approche bienveillante et personnalisée. Contrairement aux idées reçues, ce n’est pas une question de volonté mais de multiples facteurs biologiques, environnementaux et psychologiques. Une perte de poids de 5 à 10 % améliore déjà significativement les risques cardiovasculaires et métaboliques. Une prise en charge pluridisciplinaire au long cours est primordiale, et peut être initiée en présentiel avec son médecin traitant. La téléconsultation est une alternative possible, car elle permet un suivi régulier et accessible, essentiel pour les changements durables. »

L’obésité est une maladie complexe, mais elle n’est pas insurmontable. Des modifications pas à pas régulières,    comme bouger un peu plus au quotidien , privilégier des aliments frais et limiter les produits ultra-transformés font une vraie différence. La prévention commence dès l’enfance avec un suivi médical régulier et l’adoption d’habitudes saines. Vous n’êtes pas seul dans cette démarche : des professionnels de santé peuvent vous accompagner avec bienveillance.

Questions fréquentes

Quel poids indique une obésité ?

L’obésité ne se définit pas par un poids spécifique, mais par l’Indice de Masse Corporelle (IMC). Ce calcul compare le poids et la taille. Par exemple, une personne de 1,60 m pesant 77 kg a un IMC de 30 (77 divisé par 1,60 au carré), ce qui indique une obésité. Pour une personne de 1,80 m, l’obésité commence à environ 97 kg. L’IMC présente toutefois des limites : il ne distingue pas la masse musculaire de la masse grasse.

L’obésité est-elle remboursée par la Sécurité sociale ?

La prise en charge  de l’obésité (consultations médicales, bilans, suivi diététique prescrit, prise en charge des comorbidités) peut être remboursée selon le parcours de soins. Certains médicaments   sont remboursés sous conditions médicales, notamment en cas de diabète.

Quelles sont les trois classes d’obésité selon l’IMC ?

L’Organisation Mondiale de la Santé classe l’obésité en trois catégories : obésité modérée (Classe I) avec un IMC entre 30 et 34,9, obésité sévère (Classe II) entre 35 et 39,9, et obésité massive (Classe III) à partir de 40. Ces classes aident à évaluer les risques pour la santé. Une obésité massive s’associe à des complications plus graves comme les maladies cardiovasculaires ou le diabète de type 2. La Haute Autorité de Santé recommande une prise en charge adaptée selon la classe, avec des objectifs de perte de poids progressifs.

Aujourd’hui, une nouvelle définition de l’obésité combine les données anthropométriques (IMC + tour de taille) et le retentissement de la maladie d’un point de vue santé physique et psychologique.

Quelles sont les trois principales causes de l’obésité ?

L’obésité résulte de facteurs multiples. Trois causes principales se détachent : un déséquilibre entre apports et dépenses caloriques, souvent lié à une alimentation riche en produits ultra-transformés et à la sédentarité. Une prédisposition génétique qui influence le métabolisme et la propension à stocker les graisses (l’héritabilité de l’IMC est estimée à environ 70 %). Des facteurs environnementaux et socio-économiques comme l’accès limité à des aliments sains. En France, l’obésité est deux fois plus fréquente chez les ouvriers que chez les cadres.

Comment savoir si l’on est obèse ?

Calculez votre IMC en divisant votre poids en kilogrammes par le carré de votre taille en mètres. Si l’IMC atteint ou dépasse 30, on parle d’obésité. Par exemple, une personne de 1,65 m pesant 82 kg a un IMC de 30,1. Mais l’IMC seul ne suffit pas. Le tour de taille apporte une information complémentaire : supérieur à 88 cm pour les femmes ou 102 cm pour les hommes, il indique un risque accru de complications selon la Haute Autorité de Santé. Un médecin peut également réaliser une analyse de la composition corporelle pour évaluer précisément la masse grasse.

Sources utilisées pour la rédaction de l’article : 

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