Obésité infantile : mieux comprendre l’obésité de l’enfant et l’adolescent

Contenu validé par Margot Roche, diététicienne.

Face au surpoids et à l’obésité infantile, vous n’êtes pas seul(e)

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Lorsque l’obésité concerne l’enfant ou l’adolescent, on parle d’obésité infantile. Parfois plus difficile à reconnaître, elle reste définie par l’OMS comme “une accumulation anormale ou excessive de graisse pouvant nuire à la santé”. Quelle est la prévalence de l’obésité infantile en France et dans le monde ? Quelles sont ses conséquences sur le développement de l’enfant ? L’équipe médicale de Qare vous dit tout.

Comment définir l’obésité infantile ?

L’obésité est une maladie chronique et évolutive, définie par l’accumulation excessive de masse grasse et la modification du tissu adipeux, entraînant des difficultés pour la santé. Bien que multifactorielle, elle est surtout liée à un déséquilibre entre l’apport calorique (provenant de l’alimentation) et les dépenses énergétiques de l’organisme.

Partout dans le monde, la prévalence de l’obésité ne cesse d’augmenter, et avec elle celle de l’obésité infantile. Selon les chiffres de l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé), elle concerne ainsi 4% des enfants français (contre 17% des adultes). Notre pays n’est pas le seul touché. Ainsi, aux Etats-Unis, l’obésité infantile affecterait 1 enfant ou adolescent américain sur 5.

Si votre enfant est dans cette situation, vous avez la possibilité de télé-consulter un médecin sensibilisé au surpoids et à l’obésité afin d’avoir une prise en charge spécifique.

À savoir : le surpoids et l’obésité de l’enfant augmente le risque d’être en situation d’obésité à l’âge adulte (de 20 à 50% avant la puberté et 50 à 70% après la puberté). La Haute Autorité de Santé (HAS) recommande ainsi de les prendre en charge aussi tôt que possible.

Quels sont les signes d’une obésité infantile ?

L’obésité infantile n’est pas toujours facile à repérer, notamment chez les jeunes enfants. Si vous êtes parents, certains signes peuvent cependant vous mettre la puce à l’oreille.

Il est conseillé de faire preuve de vigilance si : 

  • Votre enfant est l’objet de moqueries portant sur son poids de la part de son entourage (à l’école, au centre de loisirs…)
  • Il s’essouffle rapidement lorsqu’il doit faire un effort physique (courir, monter des escaliers…)
  • Il est nécessaire de l’habiller avec des vêtements dont le tour de taille est de plus en plus large.

Si vous avez un doute sur une éventuelle situation de surpoids ou d’obésité chez votre enfant, parlez-en à votre médecin généraliste ou à votre pédiatre.

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Comment diagnostique-t-on l’obésité infantile ?

Pour diagnostiquer l’obésité infantile, le médecin s’appuie sur la courbe d’évolution du poids de l’enfant et sur son indice de masse corporelle (IMC). Il s’agit d’une mesure permettant d’évaluer la corpulence d’une personne. On le calcule en divisant le poids (en kg) par le carré de la taille (en mètres).

Selon la valeur de l’IMC (en kg/l) , on associe différentes interprétations

  • Moins de 18,5 : sous-poids.
  • De 18,5 à 25 : corpulence normale. 
  • De 25 à 30 : surpoids.
  • Plus de 30 : obésité (qui peut être modérée, sévère ou massive).

Dans le cadre du diagnostic, plusieurs signes peuvent alerter le médecin : 

  • Un rebond d’adiposité précoce. Cela correspond à une élévation de l’IMC de l’enfant entre 1 et 6 ans, alors qu’il est supposé diminuer à cette période.
  • Un IMC en constante augmentation.
  • Une hausse de l’IMC associée à un changement de catégorie, comme le passage d’une corpulence normale à un surpoids ou du surpoids à l’obésité.

Quelles sont les conséquences de l’obésité infantile ?

Lorsque l’obésité concerne l’enfant ou l’adolescent, on la lie à des conséquences spécifiques : 

  • Des chances plus grandes d’être en situation de surpoids ou d’obésité à l’âge adulte.
  • Des difficultés relationnelles (notamment liées à la discrimination et aux moqueries), pouvant aller jusqu’à l’exclusion. Cela peut notamment mener à une mauvaise estime de soi et à des difficultés scolaires.
  • L’apparition de comorbidités : troubles alimentaires, hormonaux, musculo-squelettiques, respiratoires…

Si cette liste n’est pas exhaustive, elle illustre la nécessité de prendre l’obésité infantile en charge dès les premiers signes. Cette maladie est en effet associée à de nombreuses complications (maladies cardiovasculaires, insulinorésistance, hypertension artérielle, troubles articulaires, anxiété, dépression…) 

Votre enfant souffre de difficultés liées à son poids ?

N’attendez pas que la situation se dégrade, parlez-en avec un médecin dès aujourd’hui.

Quelles sont les causes de l’obésité infantile ?

L’alimentation moderne et la sédentarité

De manière générale, l’obésité infantile est due à un rapport inégal entre les calories ingérées et celles dépensées. Elle est ainsi favorisée par certaines habitudes, comme donner à l’enfant des portions trop importantes lors des repas ou privilégier le temps d’écran à celui consacré à l’activité physique.  

L’alimentation moderne est également en cause, dans la mesure où elle est globalement plus calorique, industrialisée et plus disponible que dans le passé. Il ne s’agit cependant pas des seules raisons de la prévalence de l’obésité infantile, qui est une maladie multifactorielle.

Les autres facteurs contribuant à l’obésité infantile

Parmi les causes de l’obésité de l’enfant et de l’adolescent, on pointe principalement : 

  • Des facteurs sociaux : selon l’Assurance Maladie, dès la grande section de maternelle, les enfants d’ouvriers ont 4 fois plus de chance d’être en situation d’obésité que les enfants de cadres.
  • L’état de santé de la mère : le risque d’obésité infantile augmentant si elle était en situation de surpoids ou d’obésité ou si elle souffrait de diabète durant sa grossesse.
  • La prise de certains médicaments pouvant induire une prise de poids (anti-épileptiques, corticoïdes…)

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Quelles sont les solutions en cas d’obésité infantile ?

Une modification indispensable des habitudes de vie

La prise en charge du surpoids et de l’obésité infantile doit être aussi précoce que possible afin d’éviter qu’elle ne s’installe. Elle passe dans un premier temps par un diagnostic auprès d’un médecin généraliste ou d’un pédiatre.

Une fois le surpoids ou l’obésité confirmée, il est indispensable de mettre en place des changements des habitudes de vie. Cela peut notamment consister à adapter les portions alimentaires, à adopter une alimentation équilibrée (éviter les aliments trop gras et sucrés et manger plus de fruits et de légumes, et de fibres) et à augmenter ses dépenses physiques.

Un accompagnement complet si nécessaire

Si l’amélioration de l’hygiène de vie n’est pas suffisante, on peut aussi avoir recours au dispositif “Mission : retrouve ton cap”. Il permet un accompagnement multidisciplinaire (diététique, psychologique, sportif…) pour les enfants de 3 à 12 ans et est intégralement pris en charge par l’Assurance Maladie, sans avance de frais.

En cas d’obésité sévère et/ou résistante aux autres traitements, les plus âgés pourront quant à eux avoir recours à un accompagnement dans un CSO (centre spécialisé de prise en charge de l’obésité). La chirurgie bariatrique (pose d’un anneau gastrique, gastrectomie partielle ou bypass) ne concerne que les situations particulières. Elle reste essentiellement réservée aux adultes et n’est que rarement préconisée pour les adolescents.