Hypomanie : identifier et mieux gérer ce trouble

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Dans le monde moderne, « avoir la pêche » est un véritable état de grâce. Mais dans certains cas, cette énergie intense dont on se délecte, peut en fait cacher une pathologie. L’hypomanie est un trouble psychique qui se traduit par un dérèglement de l’humeur. Comment savoir si on est hypomane ? Quelles sont les solutions ? Chez Qare on vous explique tout sur l’hypomanie et les traitements possibles.

L’hypomanie qu’est-ce que c’est ?

Hypomanie définition

En 1980, le psychiatre allemand Emmanuel Mendel pose le terme d’hypomanie pour désigner l’état maniaque avorté.

Aujourd’hui, l’hypomanie est répertoriée dans le DSM-5 (Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, et des troubles psychiatriques) comme pathologie psychiatrique. On peut la définir ainsi :

  • Un dérèglement de l’humeur chronique
  • Des périodes de pic d’hyperactivité, d’euphorie et d’irritabilité
  • Une phase hypomaniaque dure minimum 4 jours selon le DSM-V
  • L’hypomanie se déclenche indépendamment de l’environnement extérieur
  • L’hypomanie est souvent confondue avec une période de grande forme
  • Lorsqu’elle précède une phase dépressive on parle alors de trouble bipolaire de type II, anciennement appelé maniaco-dépression
  • L’hypomanie est principalement décelée par les phases de dépression qui peuvent lui succéder.

L’hypomanie bipolaire

D’un point de vue médical, l’humeur est divisée en trois grandes catégories : les phases hautes et basses, impliquant différents degrés, avec pour centre la phase neutre. Voici les différentes phases :

  • La manie ou phase maniaque, correspond au plus haut degré d’euphorie et d’hyperactivité
  • L’hypomanie ou phase hypomaniaque, correspond au degré en dessous de la manie
  • La phase neutre, où l’on oscille entre des émotions de joie et de peine considérées comme normales
  • La phase de dépression légère
  • La phase de dépression sévère

Il y a hypomanie bipolaire lorsque l’on oscille entre des phases hypomaniaques et des phases de dépression légère ou sévère. Le gap qu’il y a entre ces changements d’humeur extrêmes peut être épuisant à vivre pour la personne qui en souffre, et déstabilisant pour son entourage.

L’instabilité provoquée par le trouble bipolaire de type II complexifie chaque aspect de la vie de la personne atteinte.

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Quelle est la différence entre manie et hypomanie ?

L’hypomanie est la phase en dessous de la manie. La manifestation a une intensité plus faible, elle est moins marquée.

Lorsqu’une personne est en phase maniaque elle peut être déconnectée de la réalité et présenter des symptômes psychotiques.

A l’inverse une personne en phase hypomaniaque reste en connexion avec la réalité. Les manifestations d’euphorie, de susceptibilité ou d’hyperactivité sont plus subtiles et sont socialement acceptables. C’est précisément pour cela qu’il est difficile de diagnostiquer l’hypomanie.

A noter : Il faut distinguer hyperthymie et hypomanie. L’hyperthymie est une forme moins intense d’hypomanie.

Aussi, l’hypomanie est différente du trouble borderline, par le fait que les phases de changement d’humeur sont plus longues. Une personnalité borderline peut changer d’état de façon radicale dans la même journée.

Quelles sont les causes de l’hypomanie ?

A ce jour, les recherches scientifiques ne permettent pas de connaître précisément l’origine de l’hypomanie. La facteur génétique serait la cause de ce trouble.

Les facteurs associés à l’hypomanie sont :

  • Le trouble bipolaire
  • Le trouble de l’attention ou TDAH
  • La consommation de certains médicaments
  • La consommation régulière de substances psychotropes

Le trouble se développe majoritairement entre l’âge de 15 et 25 ans.

Comment savoir si je suis hypomaniaque ?

Les symptômes de l’hypomanie

Pour savoir si vous souffrez d’une hypomanie, certains signes peuvent vous alerter. Vous vivez régulièrement des périodes caractérisées par ces éléments :

  • Vous avez une confiance en vous exacerbée
  • Vous êtes hyperactif et pouvez entamer de multiples projets
  • Vous dormez très peu et ne ressentez aucune fatigue
  • Vous êtes euphorique, vous ressentez un sentiment de joie intense
  • Vous êtes très à l’aise socialement et ne ressentez aucune gêne
  • Votre susceptibilité peut vous faire passer du rire aux larmes
  • Votre irritabilité peut vous déclencher de grosses colères

Ces périodes se déclenchent indépendamment de votre environnement extérieur. Elles peuvent être suivies de phases de dépression. Des périodes caractérisées par ces éléments :

  • Vous vous sentez épuisé
  • Vous n’avez plus goût à rien
  • Vous vous isolez
  • Vous avez une perte de confiance en vous
  • Vous n’avez plus la motivation pour effectuer vos tâches habituelles
  • Vous n’arrivez pas à dormir, ou au contraire vous dormez beaucoup
  • Vous avez des pensées noires voire des pensées suicidaires

Si votre vie se compose de ces deux phases qui se succèdent inlassablement, vous souffrez probablement d’un trouble bipolaire de type II.

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Le diagnostic

Il est difficile de diagnostiquer l’hypomanie en tant que telle. La personne atteinte d’hypomanie se sent en pleine forme, pleine d’énergie avec une grande confiance en elle lorsqu’elle subit une phase hypomaniaque. L’entourage partage généralement ce point de vue. Difficile, dans ces conditions, de penser être atteint d’une pathologie psychiatrique.

C’est lorsqu’une phase dépressive succède à l’hypomanie qu’un dysfonctionnement peut être ressenti. Le diagnostic se pose en consultant un psychiatre.

Comment traiter l’hypomanie ?

En cas de doute, nous vous recommandons de consulter un professionnel de santé mentale. Un psychiatre sera à même d’évaluer votre situation.

Suivi psychiatrique

Consulter un psychiatre va permettre de diagnostiquer votre hypomanie et les troubles associés éventuels. Par la suite un suivi chez un psychiatre ou un psychologue peut vous aider à mieux gérer vos émotions et votre stress, deux facteurs déclencheurs des phases hypomaniaques. Le professionnel de santé est un précieux confident qui peut vous aider à mieux traverser les différentes phases de votre humeur, en étant accompagné.

Un mode de vie adapté

Pour éviter de multiplier les variations extrêmes de votre humeur, il est primordial d’adopter un mode de vie plus calme et plus sain. Voici quelques conseils :

  • Evitez les environnements stressants
  • Arrêtez votre consommation d’alcool
  • Stoppez toute consommation de substances psychotropes
  • Développez la pratique du yoga et de la méditation
  • Pratiquez la thérapie par l’écriture à travers le journaling

Traitement médical

Selon le degré de sévérité et les troubles associés, un traitement médicamenteux peut vous être prescrit en complément d’un suivi thérapeutique. Plusieurs traitements sont possibles car leurs effets diffèrent d’un individu à l’autre.

Bien qu’ils comprennent des effets secondaires parfois lourds, ils peuvent s’avérer nécessaires pour certaines formes sévères de troubles de l’humeur. Les traitements médicaux sont :

  • Le lithium (sels de lithium)
  • Les anti-épileptiques
  • Les antipsychotiques de 2ème génération

Dans certains cas de crises trop fréquentes, ou si la personne souffrant d’hypomanie est épuisée, une hospitalisation de quelques jours peut s’avérer nécessaire afin d’aider la personne à stabiliser son humeur.