IVG (avortement) : délais en France, conditions et déroulement

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Depuis sa légalisation en 1980, l’interruption volontaire de grossesse (IVG) n’a cessé d’être améliorée. En France, toutes les femmes, qu’elles soient mineures ou majeures, ont le droit de pratiquer une IVG. Quels sont les délais légaux ? Les méthodes utilisées ? Et quelles sont les démarches à suivre ? On fait le point avec l’équipe médicale de Qare.

Qu’est-ce que veut dire IVG ? (définition)

Une Interruption volontaire de grossesse (IVG) est un acte médical, qui désigne le fait d’interrompre sa grossesse. Il est volontaire, comme son nom l’indique, et réalisé pour des raisons personnelles, propres à chaque patiente.

Quelques éléments factuels à retenir sur l’IVG en France :

  • L’IVG est encadrée par la loi Veil, communément appelée ainsi car instaurée par Simone Veil, ministre de la Santé de l’époque.
  • Elle a d’abord été légalisée temporairement le 17 janvier 1975, puis définitivement légalisée le 1er janvier 1980.
  • Il s’agit d’un droit, dont toutes les femmes en France peuvent jouir, qu’elles soient majeures ou mineures.
  • La dernière modification de la loi Veil remonte au 2 mars 2022, date à laquelle le gouvernement a allongé le délai légal de l’IVG.
  • Selon une étude de la Direction de la Recherche, des Études, de l’Évaluation et des Statistiques (DRESS), en 2021, 223 000 IVG ont été réalisées en France (222 000 en 2020 et 233 000 en 2019).

Quels sont les délais légaux pour avorter en France ?

Selon la méthode d’IVG utilisée, les délais légaux ne sont pas les mêmes.

Pour une IVG chirurgicale, le délai s’étend jusqu’à la fin de la 14e semaine de grossesse, soit 16 semaines après le début des dernières règles (16 semaines d’aménorrhée).

Pour une IVG médicamenteuse, le délai s’étend jusqu’à la fin de la 7e semaine de grossesse, soit 9 semaines après le début des dernières règles (9 semaines d’aménorrhée).

Bon à savoir : en mars 2022, le délai de l’IVG chirurgicale a été allongé, passant de 12 à 14 semaines de grossesse. Celui de l’IVG médicamenteuse, quant à lui, est passé de 5 à 7 semaines de grossesse.

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Quelles sont les deux méthodes d’IVG qui existent ? Quelle IVG choisir ?

Le choix de l’IVG à pratiquer revient à la patiente, selon ses éventuels problèmes médicaux et son terme de grossesse. Avant 9 semaines d’aménorrhée, les deux méthodes sont possibles, au-delà de ce seuil, seule la méthode chirurgicale est autorisée.

L’IVG chirurgicale

L’IVG chirurgicale, aussi appelée IVG instrumentale, consiste à dilater le col de l’utérus afin d’évacuer le contenu utérin par aspiration. Cette intervention est praticable dans un établissement de santé, dans certains centres de santé ou de planification familiale, et dure généralement une dizaine de minutes.

Pour préparer le col, la prise d’un médicament est nécessaire :

  • La mifépristone (antiprogestérone), à prendre par voie orale, 36 à 48 heures avant l’intervention ou le misoprostol (prostaglandine), à prendre par voie orale 3 à 4 heures avant l’aspiration.
  • Ou le géméprost (un ovule à insérer dans le vagin 3 heures avant l’intervention).

Une fois le col suffisamment ouvert, le médecin introduit un petit tube dans l’utérus, lui-même relié à un dispositif qui permet d’aspirer le contenu utérin.

À noter : l’IVG chirurgicale est réalisée sous anesthésie locale ou générale, selon le choix de la patiente et sa situation médicale. Si celle-ci s’effectue sous anesthésie générale, une consultation pré-anesthésie est obligatoire.

IVG chirurgicale : les avantages et les inconvénients

Cette technique d’IVG comporte des avantages, comme des inconvénients, qu’il est important de prendre en compte avant de se décider.

Ses avantages :

  • Elle est rapide ;
  • Elle échoue rarement ;
  • Elle est possible jusqu’à 16 SA dans certains centres (l’âge de la grossesse étant avancé, les risques de complications sont plus élevés, certains hôpitaux orientent vers les CHU après 14 SA).

Ses inconvénients :

  • Elle consiste en une technique chirurgicale, et est donc invasive ;
  • Elle nécessite une anesthésie (locale ou générale), et une hospitalisation réalisée en ambulatoire, d’une 1/2 journée, voire 1 journée ;
  • Certaines complications peuvent s’observer, comme une infection, une hémorragie ou des lésions au niveau de l’utérus, mais cela reste néanmoins rare.

L’IVG médicamenteuse

En France, l’IVG médicamenteuse repose sur la prise successive de deux médicaments, une combinaison mieux connue du grand public sous le nom de « pilule abortive ».

Ces comprimés provoquent l’interruption de la grossesse, ainsi que l’expulsion de l’embryon du sac gestationnel.

En 1er, la mifépristone (antiprogestérone)

Pris par voie orale, ce médicament prépare le col en le dilatant, décolle l’œuf et interrompt en général la grossesse. Il peut être pris :

  • En consultation, en présence d’une sage-femme ou d’un médecin (le professionnel de santé remet le médicament à la patiente) ;
  • À domicile, à l’issue d’une téléconsultation (le médicament est récupéré en pharmacie).

Après la prise de ce médicament, des saignements sont possibles. Ils n’indiquent pas forcément l’interruption de la grossesse, c’est pour cela que la prise du deuxième médicament est indispensable.

Puis, le misoprostol (prostaglandine)

Pris 24 à 48 heures après le premier, ce médicament doit être ingéré par voie orale, sous la langue (sublinguale) ou à l’intérieur de la joue (trans-muqueuse).

Concernant le lieu où la patiente peut le prendre :

  • En consultation, toujours en présence d’un médecin ou d’une sage-femme, il existe toutefois un risque d’expulsion de l’embryon sur le trajet de retour au domicile ;
  • À domicile (option préférable), après prescription par un professionnel de ville autorisé (sage-femme ou médecin), un établissement de santé, ou un centre de planification ou d’éducation familiale ayant une convention avec un établissement de santé.

À noter : ce deuxième médicament provoque des contractions, ainsi que l’expulsion de l’embryon du sac gestationnel. Cette dernière survient généralement dans les 3 à 4 heures suivant la prise de ce second cachet. Néanmoins, chez certaines patientes, cela peut se produire dans les 24 à 72 heures.

Vous avez des questions sur l'IVG médicamenteuse ?

Des médecins généralistes, des gynécologues et des sages-femmes sont disponibles en téléconsultation.

IVG médicamenteuse : les avantages et les inconvénients

L’IVG médicamenteuse comporte, elle aussi, des avantages et des inconvénients.

Ses avantages :

  • Elle peut être réalisée rapidement, dès le début de la grossesse, sans délai d’attente important ;
  • Elle permet d’éviter l’anesthésie et la chirurgie ;
  • Elle peut être pratiquée en ville, dans un cabinet.

Ses inconvénients :

  • Elle se déroule sur plusieurs jours ;
  • Elle échoue dans 5% des cas, ce qui nécessite donc d’avoir recours à l’avortement chirurgical ;
  • Elle peut causer des saignements importants ;
  • L’IVG médicamenteuse peut entraîner de vives douleurs, des nausées, des vomissements et des diarrhées. Le médecin ou la sage-femme anticipe ces symptômes en prescrivant des médicaments à prendre, pour les douleurs notamment.

Bon à savoir : les signes d’échec d’une IVG médicamenteuse sont similaires aux manifestations de la grossesse. Elle continue de se développer. Absence de saignements, seins douloureux, vomissements, nausées, douleurs pelviennes, frissons… Des saignements persistants sur plusieurs semaines peuvent aussi être un signe de rétention.

Qui peut pratiquer une IVG ?

Les médecins sont les seuls professionnels de santé à pouvoir pratiquer une IVG chirurgicale, dans un établissement de santé, mais pas seulement.

Il est à présent possible de réaliser des IVG chirurgicales dans certains centres de planification ou centres de santé, par des professionnels formés et ayant signé une convention avec un établissement de santé.

L’IVG médicamenteuse peut être prescrite et pratiquée par un médecin ou une sage-femme ayant aussi une formation spécifique et signé une convention avec un établissement de santé.

Pratiquer une IVG : les démarches à suivre

Une fois votre décision prise de ne pas poursuivre votre grossesse, il est important d’engager très rapidement les démarches. Les délais peuvent être longs, particulièrement pour une IVG chirurgicale, selon la période (estivale) ou la région, notamment.

Il n’est désormais plus obligatoire de faire deux consultations pré-IVG. Une seule suffit pour réaliser toutes les démarches nécessaires.

La consultation préalable à l’IVG

Lors de cette consultation, la jeune femme expose son souhait de ne pas poursuivre sa grossesse et d’avoir recours à une IVG.

Elle peut se dérouler avec un médecin ou une sage-femme.

Le professionnel de santé :

  • Examine la patiente, si nécessaire ;
  • L’informe sur les deux méthodes d’IVG possibles (médicamenteuse ou chirurgicale), sur leurs avantages, leurs inconvénients, leurs risques ;
  • Lui remet un guide sur l’IVG ;
  • Lui propose un entretien psychosocial (obligatoire pour les jeunes filles mineures, facultatif pour les femmes majeures), avec un(e) psychologue, une assistante sociale ou une conseillère conjugale.
  • Remet à la patiente un formulaire de consentement à signer ,
  • Lui demande, si besoin, de réaliser des examens complémentaires (dosage des hormones de grossesse, échographie, bilan des IST…).

À noter : si le médecin ou la sage-femme ne souhaite pas prendre en charge l’IVG, il doit en informer la patiente et lui communiquer une liste de praticiens à même de la réaliser.

La consultation de suivi de l’IVG

Une visite de contrôle doit être réalisée entre le 14e et le 21e jour après l’intervention, qu’elle ait été chirurgicale ou médicamenteuse.

Cette consultation de suivi a lieu dans le but de s’assurer qu’il n’existe pas de complication, mais également pour vérifier avec le médecin ou la sage-femme que vous disposez d’un moyen de contraception adapté.

Le professionnel de santé vous propose également d’avoir recours à un entretien psychosocial, si vous le souhaitez.

Puis-je pratiquer une IVG en téléconsultation ?

Si une consultation présentielle n’est pas possible, non souhaitée, ou si le rendez-vous à prendre pour pratiquer l’IVG est urgent, il est aujourd’hui possible de le réaliser en téléconsultation.

Sur Qare, des médecins et des sage-femmes sont spécifiquement formés à l’IVG et peuvent vous orienter, vous conseiller et vous accompagner tout au long du processus.

Cette option est valable uniquement pour l’IVG médicamenteuse.

Faites-vous guider dans vos démarches en téléconsultation

Sur Qare, des professionnels de santé sont formés à l’IVG. Prenez RDV en ligne avec un médecin généraliste, une sage-femme ou un gynécologue.

Combien coûte une IVG ?

En France, tous les frais engendrés par l’IVG sont intégralement pris en charge par la Sécurité sociale.

Cette intervention fait partie des exceptions où le non-respect du parcours de soins coordonnées n’est pas pénalisant.

En d’autres termes, vous n’êtes pas tenue de consulter votre médecin traitant, et pouvez en voir un autre. De plus, l’accès au gynécologue ou la sage-femme est libre, il n’est pas nécessaire d’être orientée par votre médecin traitant au préalable pour être remboursée.

Où prendre RDV pour une IVG ?

En fonction de la méthode d’avortement que vous choisissez, les lieux où prendre rendez-vous diffèrent.

Pour les IVG chirurgicales :

  • Dans un hôpital ou une clinique autorisée ;
  • Dans certains centres de santé habilités.

Pour les IVG médicamenteuses :

  • Dans certains centres de santé ;
  • Dans un hôpital ou une clinique autorisée ;
  • Dans certains cabinets de ville (médecins généralistes, sages-femmes, gynécologues) ;
  • Dans certains centres de santé sexuelle, comme des centres de planification familiale.

Si vous souhaitez obtenir des informations sur l’avortement, vous pouvez contacter le numéro d’appel anonyme et gratuit : 0 800 08 11 11.

Foire aux questions

Puis-je avorter si je suis mineure ?

En France, il n’y a pas d’âge limite pour pratiquer une IVG, toutes les femmes y ont accès. Une jeune fille mineure a donc le droit d’avoir recours à une IVG.

Par ailleurs, elle n’est pas obligée d’en informer ses parents ou d’obtenir leur accord. Les professionnels de santé qui la prennent en charge ont besoin de connaître son nom, mais sont ensuite tenus au secret médical. Ils doivent respecter sa volonté de ne pas en avertir ses parents si elle ne le souhaite pas.

Une jeune fille mineure doit tout de même être accompagnée par une personne majeure de son choix pour avorter.

Comment savoir si l’on est enceinte ?

L’un des tout premiers signes caractéristiques d’une grossesse est l’absence de règles à la date prévue. À cette aménorrhée, viennent parfois s’ajouter d’autres symptômes, qui apparaissent généralement dans les deux semaines suivant la fécondation.

Parmi eux :

  • Des nausées ;
  • Des seins sensibles, qui ont un peu augmenté en volume ;
  • Une fatigue ;
  • Des ballonnements abdominaux, des brûlures d’estomac ;
  • Une humeur instable.

Si vous pensez être enceinte, le meilleur moyen de le confirmer est de réaliser un test de grossesse urinaire ou une prise de sang.

Ne restez pas seule avec vos questions

Est-ce que l’IVG rend stérile ?

Non, l’IVG ne rend pas stérile, les potentielles séquelles au niveau de la fertilité sont très rares. Il s’agit bel et bien d’une idée reçue.

Depuis la légalisation de l’avortement en France, l’encadrement est réalisé par des professionnels formés, dans des établissements médicalisés, avec du matériel stérile. Cela réduit donc considérablement les risques.

Quelles différences en IVG et IMG ?

Interruption volontaire de grossesse et interruption médicale de grossesse ne désignent pas les mêmes procédures.

La première se pratique pour des raisons qui incombent à la femme enceinte (grossesse non désirée, conditions de vie précaires…). Ces motifs ne sont pas médicaux.

Pour la deuxième, le volet médical prévaut intégralement et intervient lorsque la grossesse met en danger la vie de la mère ou lorsque le fœtus est atteint d’une grave anomalie. Cette interruption médicale de grossesse peut s’effectuer sans restriction de délai, jusqu’à 9 mois de grossesse.