Grossesse non évolutive : comment la détecter, quelles en sont les causes ?

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La grossesse non évolutive est un phénomène souvent mis sous silence. Pourtant 25% des femmes seraient concernées. Si vous êtes enceinte, comment reconnaitre une grossesse non évolutive ? Quelles en sont les causes ? Quels traitements sont possibles ? Chez Qare, on répond à toutes ces questions afin de lever le tabou sur ce sujet.

Grossesse non évolutive qu’est-ce que c’est ?

La grossesse non évolutive est un phénomène qui touche une femme sur quatre au moins une fois dans sa vie. On parle couramment de fausse couche spontanée ou fausse couche, de mort foetale in utéro ou de mort périnatale, selon le terme auquel survient le décès du foetus ou du nouveau né. Voici ce qu’il faut savoir :

  • La grossesse non évolutive se traduit par un arrêt du développement de l’embryon ou du fœtus
  • La grossesse non évolutive survient généralement en cas d’anomalie lors de la fécondation
  • Lorsque l’arrêt spontané de grossesse survient avant 20 semaines de grossesse on parle de fausse couche spontanée
  • 85% des fausses couches se produisent durant le premier trimestre
  • Selon l’OMS, au-delà de 20 semaines de grossesse, on parle de mort fœtale in utéro
  • Certaines grossesses non évolutives ne présentent aucun symptôme

Quelles sont les causes d’une grossesse non évolutive ?

La grossesse non évolutive peut être due à différentes anomalies de développement de l’embryon, et plutot qu’une conséquence de pathologies de grossesse.

L’œuf clair

Aussi appelé « œuf blanc » ou grossesse non embryonnée, l’œuf clair désigne l’arrêt du développement avant même l’apparition de l’embryon. Si vous vous demandez pourquoi l’embryon ne se développe pas, cela découle d’une anomalie lors de la fécondation.

La femme possède donc un sac ovulaire dépourvu d’embryon. Pourtant dans le cas de cette grossesse non évolutive, le taux de Béta-HCG augmente, comme pour une grossesse évolutive.

Mort embryonnaire ou mort in utero

Une autre cause de grossesse non évolutive est la mort embryonnaire. Le cœur de l’embryon cesse de battre. On parle de mort fœtale in utero lorsque cela survient après 20 semaines de grossesse.

Cela peut arriver pour plusieurs raisons :

  • Une anomalie du placenta comme une infection, un décollement ou un saignement
  • Une anomalie du bébé comme une anomalie chromosomique, infection, malformation, trouble cardiaque, dépassement de terme
  • Une anomalie de la mère comme un diabète, un problème de thyroïde, une consommation de toxique, une hypertension, un trouble de la coagulation

La grossesse molaire

La grossesse molaire est une anomalie du développement du placenta, appelée maladie trophoblastique gestationnelle. Elle se caractérise par :

  • Une dégénérescence du placenta sous forme de kystes
  • Une multiplication anormale des cellules qui limitent l’oeuf (le trophoblaste)
  • Il peut y avoir ou non un embryon à l’intérieur

La grossesse extra utérine

Aussi appelée grossesse ectopique, cette grossesse se développe en dehors de la cavité utérine. L’œuf s’implante dans les trompes de Fallope dans 96 à 98% des cas, ou sur un ovaire ou le col de l’utérus. Des endroits qui ne sont pas adaptés à la croissance du fœtus.

L’œuf finit alors par se rompre. La grossesse extra-utérine peut provoquer une hémorragie massive il y a alors un risque pour la femme enceinte. La prise en charge en cas de grossesse extra utérine est une urgence.

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Quels sont les symptômes d’une grossesse non évolutive ?

Les signes avant-coureurs

Lors d’une grossesse non évolutive, certains signes peuvent vous alerter :

  • Saignements vaginaux
  • Nausées et vomissements sévères
  • Hypertension artérielle
  • Fortes douleurs abdominales

Néanmoins, certains de ces symptômes étant proches des symptômes d’une grossesse évolutive, il est assez difficile de détecter seule une grossesse évolutive.

Grossesse non évolutive asymptomatique

Dans le cas d’un œuf clair, vous ressentez les symptômes de grossesse liés à l’hormone Béta- HCG, comme le dérèglement de votre humeur lors du 1er mois, ou les nausées. Il est donc difficile de s’en rendre compte.

Chez certaines femmes la grossesse non évolutive ne provoque pas de symptôme. Seules les examens de contrôle, tels que l’échographie de datation, ou l’échographie du premier trimestre peuvent la déceler.

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Quand peut-on dire qu’une grossesse n’est pas évolutive ?

Le diagnostic médical

Pour détecter une grossesse non évolutive, un examen par imagerie est nécessaire. Le professionnel chargé de votre suivi effectue selon votre morphologie une échographie foetale par voie externe ou endovaginale pour vérifier le bon développement du fœtus.

Cet examen peut être effectué dès la 4ème semaine de grossesse, soit 6 semaines d’aménorrhée. Après résultat en cas de doute, l’examen peut être réitéré tous les 7 jours pour vérifier l’évolutivité de la grossesse.

Grossesse non évolutive et erreur de diagnostic

Les critères posés pour un diagnostic ont été fondés dans le but d’éviter les erreurs de diagnostic. Durant l’échographie le professionnel de santé examine :

  • La taille du sac gestationnel avec un seuil de 25 millimètres
  • La longueur cranio caudale ou LCC (distance entre le crâne de l’embryon et ses fesses) avec un seuil de 7 millimètres

S’il ne détecte pas d’activité cardiaque chez l’embryon, la grossesse non évolutive se confirme.

Grossesse non évolutive : les traitements

Une grossesse non évolutive peut se terminer seule, sans aucune intervention médicale, par l’expulsion du fœtus manifesté par des saignements gynécologiques.

Lorsque l’expulsion du sac gestationnel n’est pas complète, une intervention médicale est nécessaire pour éviter des complications. Elle peut se faire soit par un traitement médicamenteux, soit par un traitement chirurgical.

Traitement médicamenteux

Dans le cas d’une grossesse non évolutive précoce sans expulsion complète, selon la taille du sac gestationnel, le professionnel chargé de votre suivi va proposer une interruption médicale de grossesse (IMG).

Il va vous prescrire un traitement médicamenteux au misoprostol. Ce traitement peut se faire jusqu’à 7 semaines de grossesse en France (c’est à dire 9 semaines d’aménorrhée).

Cette molécule est la version synthétique de la prostaglandine E1. Elle va permettre les contractions utérines.

Parfois, un autre médicament, le mifépristone (Myfégine®), est administré 1 ou 2 jours avant le misoprostol, par voie orale, il va permettre l’ouverture du col de l’utérus.

Dans certains cas, votre médecin ou sage-femme peut recommander d’attendre la fausse couche naturelle plutôt que de proposer ces médicaments.

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Traitement chirurgical

A partir de 7 semaines de grossesse, soit 9 semaines d’aménorrhée, une intervention chirurgicale est nécessaire. Cette intervention peut être réalisée jusqu’à environ 22 semaines. Pour cela, une hospitalisation d’une journée est nécessaire.

Après vous avoir administré du misoprostol, une anesthésie générale est effectuée. Puis le chirurgien va réaliser un curetage par aspiration, puis évacuation du contenu utérin après dilatation du col de l’utérus.

A votre réveil, il est recommandé de prendre quelques jours de repos afin de vous rétablir de l’intervention.

Lorsque la grossesse a plus de 22 à 24 semaines d’aménorrhée, une anesthésie fœticide est recommandée avant le déclenchement de l’accouchement, au vu des connaissances sur la douleur chez le fœtus.

Les protocoles sont très variables d’une équipe à l’autre. Le plus souvent, il consiste à injecter dans le cordon ombilical une drogue anesthésiante ou analgésiante puis une drogue fœticide (entraînant la mort du fœtus).

Que faire après une grossesse non évolutive ?

La perte de la grossesse peut provoquer une certaine angoisse. D’autant plus si la perte survient à un stade avancé de grossesse. On parle de deuil périnatal à partir de 22 semaines d’aménorrhée, comme le souligne l’OMS.

Certaines femmes peuvent développer un syndrome dépressif. A la suite d’un arrêt spontané de grossesse, il est important d’avoir un soutien émotionnel de la part de vos proches et /ou d’un(e) psychologue .

Un professionnel de santé peut vous aider à mieux traverser cette épreuve. Des organismes de soutien spécialisés peuvent aussi vous accueillir.

FAQ

Tomber enceinte après une grossesse non évolutive, est-ce risqué ?

Si vous avez subi 3 fausses couches répétées, nous vous recommandons de consulter un(e) professionnel(le) de santé pour rechercher une cause à ces fausses couches :

  • Cause anatomique (fibromes, polypes, endométriose…)
  • Cause génétique (anomalie chromosomique)
  • Cause hormonale (problème de thyroïde, diabète, obésité)
  • Cause immunitaire (maladie de la coagulation ou auto-immunité)

Quand arrive le plus souvent une fausse couche ?

La fausse couche se produit dans la majorité des cas durant le 1er trimestre de grossesse. A partir du 3ème mois de grossesse (12 semaines d’aménorrhée) le risque diminue drastiquement.