Charge mentale médicale : comment s’en sortir ?

Par Barbara Ejenguele · Rédactrice web santé · Mis à jour le 30 mars 2022

Contenu validé par la Direction médicale de Qare.

La charge médicale, concept encore largement méconnu du grand public, est pourtant bien présente dans le quotidien de certaines personnes, majoritairement des femmes. Comment la réduire significativement ? L’équipe médicale de Qare vous donne des conseils sur les moyens qui existent pour diminuer sa charge médicale.

50%. C’est le pourcentage de femmes qui se disent stressées au quotidien par les tâches médicales (20 points de moins chez les hommes). Ce chiffre, qui parle de lui-même, n’est qu’un constat parmi d’autres, mis en lumière par une étude de Qare, commandée à Opinion Way sur la charge médicale.

Amandine Hancewicz, consultante en égalité et Dr Julie Salomon, directrice médicale de Qare et pédiatre, se sont attelées à analyser les résultats obtenus.

Concrètement, que peut-on faire pour réduire cette charge, qui laisse transparaître des inégalités criantes au sein des foyers en matière de prise en charge de la santé ? Sachez tout d’abord que la charge médicale n’est pas une fatalité. En prenant soin de réajuster certaines choses, chaque acteur est en mesure d’avoir un réel impact.

Privilégier la e-santé pour gagner du temps

À l’origine de nombreux progrès dans notre quotidien, la e-santé peut également être votre meilleur allié en matière d’égalité et de réduction de charge médicale. Selon l’étude de Qare, 83% des femmes pensent que la e-santé permet de simplifier les démarches de santé.

Et c’est bien vrai ! Un des exemples les plus probants est la téléconsultation. Elle permet non seulement de ne pas se déplacer (gain de temps), mais également de conserver une bonne qualité de prise en charge (réduction de la charge mentale médicale).

Dès que votre situation vous le permet, pensez donc à solliciter les outils de la e-santé.

Rattacher les enfants aux comptes de la Sécurité sociale des deux parents

On n’y pense pas forcément, mais cet ajout permettra d’équilibrer un peu les choses en matière de tâches administratives de santé relatives aux enfants. Remplissage de formulaire, envoi de courriers… La paperasse, quand elle est récurrente et combinée à d’autres tâches peut vite se transformer en charge mentale !

Aussi, n’oubliez pas de vous baser sur vos deux comptes de Sécurité sociale, ainsi que sur ceux de la complémentaire santé.

Impliquer davantage les pères dans la vie médicale des enfants

C’est un des éléments largement pointé du doigt par les femmes : 67% d’entre elles déclarent être le parent principal pour la santé des enfants. C’est 24% de plus que chez les hommes.

Au quotidien, cela se traduit par des sacrifices systématiques de la part des mères pour assurer la vie médicale des enfants (gestion et accompagnement aux rendez-vous médicaux, privation ou annulation de loisirs personnels, être la personne à contacter en cas d’urgence…).

Pour réduire ces inégalités, il est bien entendu nécessaire de procéder à des réajustements au sein du couple. Du côté des professionnels de santé, certaines modifications sont également possibles. Comment ? En demandant le contact du père pour le suivi de l’enfant, par exemple, ou encore son emploi du temps pour fixer les prochains rendez-vous.

Il est important de noter que la démarche d’impliquer davantage les pères doit aussi émaner des mères. En effet, elles représentent parfois, sans le savoir, un certain obstacle. Pourtant, déléguer et faire confiance à son partenaire peut être bénéfique, non seulement en matière de répartition de la charge médicale, mais aussi au sein du foyer.

Vous pensez avoir une charge médicale trop importante ?

Faites notre test pour le découvrir.

Faire preuve de flexibilité en entreprise sur les questions de parentalité égalitaire

Dans le monde du travail, les mères sont également les grandes perdantes en matière d’égalité. Moins de 1% des pères ont recours à un congé parental après la naissance de leur enfant. Aussi, si vous êtes chef(fe) d’entreprise, n’hésitez pas à communiquer sur les dispositifs en vigueur et à en faciliter l’accès.

Cela est également valable pour les aides aux aidant(s) dans la mesure du possible.

Produire des statistiques sexuées et former les professionnels de santé

Les institutions publiques et les responsables politiques ont, évidemment, leur rôle à jouer dans ce système défaillant. La notion de genre est encore bien trop marquée dans notre société, et ce, dès la petite enfance.

Au niveau médical, subsiste un véritable manque de formation et de sensibilisation aux biais de genre. Les professionnels de santé doivent être avertis de ces questions, il s’agit d’un enjeu de santé publique.