3 conseils pour mieux gérer son niveau d’énergie en télétravail (et pas que !)

Par Inès Montenon · Rédactrice web - santé et psychologie · Mis à jour le 31 janvier 2024

Contenu validé par la Direction médicale de Qare.

Pour faire face à la circulation épidémique, de nouvelles mesures en faveur du télétravail sont récemment entrées en vigueur. Cette sédentarité forcée, ajoutée au fait que janvier est considéré comme le mois le plus déprimant de l’année, peut être à l’origine d’une fatigue accrue en cette période hivernale.

Le télétravail augmente la fatigue – vrai ou faux ?

Les conséquences du changement de cadre, de rythme et d’environnement peuvent nuire à notre bonne santé.

Tout d’abord les études montrent qu’en télétravail, on travaille réellement 48 minutes de plus par jour, soit environ 4h de plus par semaine !

De plus, les visioconférences mobilisent les ressources cognitives à leur maximum, la concentration doit rester importante car il n’y pas de langage corporel ou de communication non verbale. Quand tout passe par le verbal, il faut rester à l’écoute !

On est aussi plus sédentaire : on bouge moins, on peut rester plusieurs heures devant son ordinateur presque sans se lever, ce qui fatigue le corps (les yeux, le dos, la circulation) et l’esprit !

On a tendance à ne pas faire de vraie pause-déjeuner, à moins bien s’alimenter ou à grignoter rapidement devant son écran.

Et le sentiment de culpabilité que l’on peut éprouver à « rester chez soi » face à l’employeur peut nous faire travailler d’avantage et à n’importe quelle heure, en dehors des horaires de travail « classiques ».

La fatigue psychique et la surcharge mentale augmentent la sensation de fatigue générale.

Connaissez-vous le « blurring » ? Il s’agit d’un phénomène apparu avec la révolution numérique et qui s’est aggravé depuis la crise sanitaire et les confinements successifs. « Blurring » (du verbe anglais « to blur » : brouiller, effacer) désigne le flou et le manque de frontières entre la vie professionnelle et la vie personnelle.

Si nous ne savons pas poser certaines limites, c’est précisément ce qui se produit en situation de télétravail, et qui accentue la sensation de fatigue. Or ce flou peut produire des répercussions sur la qualité du travail et les performances et, s’il se poursuit dans la durée, peut aller jusqu’à causer des troubles somatiques.

Conseils pour se prémunir contre le « blurring » et préserver son énergie

1/ Se créer un vrai sas avant et après le travail

Comme si on se rendait sur notre lieu de travail, on peut démarrer et terminer sa journée par un rituel (par exemple 10 minutes de marche), sans rien changer de ses horaires habituels.

Il est tout aussi important de se créer un vrai espace de travail, même petit ou symbolique. Une fois la journée de travail achevée, on laisse ordinateur, téléphone et autre matériel de travail sur son bureau ou dans un sac, et on n’y touche plus jusqu’au lendemain.

Agissant comme une sorte de « leurre » sur le cerveau, ces rituels facilitent le passage du mode « vie professionnelle » au mode « vie personnelle ». 

2/ Oser dire non !

Pourvu qu’on y mette les formes, dire « non » n’est pas vexant. Car accepter quelque chose malgré soi n’est pas une marque de respect, ni envers son interlocuteur ni envers soi-même. Ne vous sentez pas coupable, et prenez du recul : vous verrez que bien souvent, votre refus ne produit aucune conséquence dramatique !

Dire non peut aussi passer par la “sanctuarisation” de son agenda : bloquer des créneaux horaires pour avancer sur ses dossiers ou faire des activités qui nous procurent de l’énergie est la meilleure façon de s’y tenir et d’éviter les sollicitations extérieures intempestives.

3/ User et abuser de la to-do list

Les études montrent qu’une tâche achevée occupe beaucoup moins d’espace dans le cerveau qu’une tâche en cours. Lister ses tâches permet non seulement d’alléger sa charge mentale mais augmente aussi les chances de les réaliser ! Un moyen efficace est d’identifier chaque matin les 3 tâches prioritaires de la journée, et de commencer par la plus difficile. Car le matin est souvent le moment où nous avons le plus d’énergie et où notre cerveau est le plus apte à réaliser une tâche complexe.

Si vous ressentez une fatigue persistante et que vous éprouvez le besoin d’en parler et d’être écouté, vous pouvez faire appel à un psychologue ou un psychiatre, ou vous adresser à votre CHSCT ou à la médecine du travail.