5 préjugés qu’on ne veut plus entendre sur la santé mentale

Par L'équipe médicale · Qare · Mis à jour le 21 octobre 2022

Contenu validé par la Direction médicale de Qare.

Parler de sa santé mentale ou dire que l’on consulte un psychiatre est encore très difficile pour une majorité de Français. On ne stigmatise pas la santé physique, alors pourquoi stigmatiserait-on la santé mentale ? Voici 5 idées reçues sur la santé mentale à déconstruire pour le bien-être des Français !

1. « Sortir de la dépression ou arrêter d’être anxieux, ce n’est qu’une question de volonté »

Cet argument, les personnes dépressives l’entendent régulièrement, et il est totalement absurde. À titre de comparaison, ça serait comme demander à quelqu’un qui a la jambe cassée de faire un effort pour marcher. La dépression est par définition un état contre lequel on ne peut pas « faire un effort » ou « prendre sur soi ». La volonté ou le manque de courage n’ont rien à voir là-dedans, sinon ce trouble serait bien moins répandu !

Ces personnes souffrent et n’y peuvent rien, alors on range les arguments culpabilisants au fond d’un tiroir et on le ferme à clé !

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2. « La santé mentale, c’est pour les fous ! »

Saviez-vous que 42% des français relient spontanément les maladies psychiques à la folie ? Bon nombre d’entre elles, comme la bipolarité ou la schizophrénie sont encore trop souvent associées à des comportements violents, dangereux, problématiques… Pourtant, elles n’en entraînent pas systématiquement.

Et pour le fait de suivre une psychothérapie ? Là aussi, cela n’est ni un signe de déviance mentale ni réservé aux personnes en situation de grande détresse psychologique. Il est même vivement recommandé de consulter un professionnel régulièrement, ne serait-ce que pour se connaître soi-même, répondre à des questions internes envahissantes, faire le point sur sa vie

3. « La santé mentale, c’est moins important que la santé physique. »

Les maladies psychiques nécessitent une prise en charge similaire à celle des maladies physiques. L’accompagnement est nécessaire pour s’en sortir. Si elles ne sont pas traitées correctement, 50% d’entre elles entraînent des complications, notamment la dépression qui arrive en première ligne, selon une étude de l’Institut Montaigne.

Être suivi par un professionnel de santé permet de reconnaître des symptômes, émettre un diagnostic et apporter une solution par un traitement ou une thérapie. Comme en santé physique, des retards de diagnostic risquent d’entraîner une aggravation des symptômes ou l’apparition d’une forme chronique de la maladie.

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4. « Les personnes qui ont un trouble psychique sont dangereuses ou violentes »

La violence n’est pas un symptôme systématique des maladies psychiques. En janvier 2021, plusieurs études publiées dans la revue Harvard Review of Psychiatry ont dévoilé que seuls 3 à 5% des actes de violence sont liés à l’existence d’une maladie mentale. Le Dr Jeffrey Swanson, coordinateur du numéro et professeur de psychiatrie à l’université Duke, a souligné que « la grande majorité des auteurs de crimes violents n’ont pas de maladie mentale diagnostiquable, et inversement, la plupart des personnes souffrant de troubles psychiatriques ne sont jamais violentes ».

Cette idée reçue, avancée à tort, contribue malheureusement à une stigmatisation toujours plus forte des maladies mentales. Pour ne rien arranger, la société est biberonnée par le secteur cinématographique, qui recrée régulièrement des univers psychiatriques fantasques. Qui n’a jamais vu un film où les héros principaux doivent échapper à des malades meurtriers dans un asile de « fous » ? Dans la réalité, nous sommes bien loin de cette image très romancée.

Notons toutefois que certains patients atteints d’un trouble mental peuvent être violents, lorsque différents facteurs entrent en compte : prise de drogue, d’alcool, l’isolement social, l’arrêt des soins… Malgré cela, et en raison d’un taux de passage à l’acte très bas, il importe de ne pas les faire passer pour ce qu’ils ne sont pas, mais au contraire, de gommer cette différence, si difficile à vivre au quotidien.

5. « Quand on a des problèmes de santé mentale, c’est pour la vie, on ne peut pas guérir »

Faux ! Le cerveau n’est pas figé à vie, il bouge, se transforme… La santé mentale et ses symptômes évoluent. Parfois, il arrive que les personnes malades elles-mêmes pensent ne jamais pouvoir sortir de leur état, comme si la guérison n’existait pas.

Sachez qu’il est possible d’aller mieux et de réussir à mener une vie normale, même si d’éventuels symptômes persistent.

Pour cela, il est important de s’entourer de relations satisfaisantes, de regagner l’estime de soi, et bien sûr d’être accompagné sur le plan psychique, pour se connaître soi-même, mais aussi son trouble.