Syndrome prémenstruel et santé mentale : les hormones sont-elles les seules responsables de notre mal-être ?

Par Inès Montenon · Rédactrice web - santé et psychologie · Mis à jour le 31 janvier 2024

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Une récente étude (1) montre le lien entre syndrome prémenstruel et santé mentale. Menée auprès des utilisateurs de l’application mobile Flo (2), l’étude a porté sur un échantillon de 238 114 utilisateurs, âgés de 18 à 55 ans, dans 140 pays.

Elle rapporte que les symptômes les plus fréquemment signalés sont les fringales (85,28 %), les sautes d’humeur ou l’anxiété (64,18 %) et la fatigue (57,3 %). Les sautes d’humeur et l’anxiété ne varient pas selon le groupe d’âge alors que d’autres symptômes tels que distraction, baisse de libido, troubles du sommeil, symptômes gastro-intestinaux, gonflement mammaire et oedèmes etc. sont significativement plus fréquents avec l’âge. L’étude indique que le retentissement est fort chez près d’une femme sur trois, puisque 28,61 % des personnes interrogées déclarent que les symptômes prémenstruels interfèrent avec leur vie quotidienne à chaque cycle menstruel.

Quelle est l’origine des symptômes du syndrome prémenstruel ?

Les symptômes psychologiques sont très présents dans le syndrome prémenstruel, mais toute forme de stress ou de conflit peut aussi augmenter, voire provoquer, un syndrome prémenstruel. L’anxiété, l’un des symptômes les plus fréquents, peut donc être à la fois la cause et la conséquence du syndrome prémenstruel. Autrement dit, c’est un cercle vicieux.

Ce syndrome survient dans les 7 à 10 jours qui précèdent l’ovulation, et finit quelques heures après le début des règles. S’il est assez fréquent, son intensité et les symptômes physiques et psychologiques qui l’accompagnent sont très variables d’une femme à l’autre.

Ses causes sont mal connues mais peuvent relever d’une prédisposition génétique (le trouble se transmettant souvent « de mère en fille »), de facteurs hormonaux variés, de facteurs de stress externes, ou encore d’une carence en sérotonine.

Atténuer les symptômes psychologiques du syndrome prémenstruel

Le traitement est essentiellement symptomatique : repos, activité physique régulière, activités relaxantes, modification du régime alimentaire, réduction des facteurs de stress, yoga… A chacune de trouver les trucs et astuces susceptibles de la soulager.

Dans les cas plus sévères à forte coloration psychologique, un ISRS (Inhibiteur Sélectif de la Recapture de la Sérotine) peut être prescrit comme la Fluoxétine ou la Paroxétine. Il s’agit de molécules anti dépressives qui augmentent la sérotonine. En cas de stress sévère, les anxiolytiques peuvent également être un traitement d’appoint. Si les douleurs sont prédominantes, le médecin pourra prescrire un antidouleur de type anti inflammatoire non stéroïdien. Enfin, un traitement hormonal peut également être envisagé par un endocrinologue ou un gynécologue.

Dans toutes ces situations, il est important de ne pas s’automédiquer et de faire appel à un professionnel de santé qui, seul, pourra déterminer le diagnostic et le traitement adapté. Le médecin à consulter ou téléconsulter en premier lieu est le médecin généraliste. Il fera le point sur les symptômes prédominants et pourra orienter, en fonction des situations, vers un endocrinologue, un gynécologue ou un psychiatre.

Le trouble dysphorique prémenstruel ou TDPM : de quoi s’agit-il ?

Le TDPM (3) est une forme plus sévère du syndrome prémenstruel qui affecterait environ 5% des femmes. Les symptômes sont principalement psychologiques. Ils se produisent régulièrement et seulement pendant la deuxième moitié du cycle menstruel. Les symptômes se terminent avec les règles ou peu après. L’intérêt pour les activités quotidiennes est fortement diminué. L’humeur est nettement déprimée avec une anxiété, une irritabilité et une labilité émotionnelle importantes, voire des idées suicidaires. Ces symptômes sont graves car ils produisent un réel impact sur la qualité de vie et le fonctionnement quotidien. Et parce qu’ils surviennent de façon répétée, ils peuvent conduire à un épuisement et un découragement. En cas de suspicion de TDPM, il est donc essentiel de consulter ou téléconsulter un médecin afin d’établir un diagnostic et d’envisager une prise en charge.

Sources :

1 – https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/36018464/

2 – https://flo.health/fr

3 – https://www.esantementale.ca/Quebec/Le-trouble-dysphorique-premenstruel-TDPM-Informations-pour-les-patients-et-leurs-familles/index.php?m=article&ID=76638#:~:text=Sommaire%20%3A%20Le%20trouble%20dysphorique%20pr%C3%A9menstruel,qui%20survient%20%C3%A0%20chaque%20p%C3%A9riode