Et si on faisait le point sur nos peurs et nos phobies ?

Par Inès Montenon · Rédactrice web - santé et psychologie · Mis à jour le 16 octobre 2024

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Qui peut affirmer n’avoir jamais ressenti la moindre peur ?  Qu’il s’agisse d’une émotion soudaine face à un danger ou d’une phobie persistante, la peur fait partie intégrante de nos vies. Mais d’où vient-elle réellement, et comment expliquer que certains ressentent une peur irrationnelle face à des situations apparemment inoffensives ? Voici un décryptage du mécanisme qui provoque ces émotions souvent incontrôlables, et nos conseils pour les apprivoiser et mieux vivre avec elles.

D’où provient la peur ?

Le centre de régulation de la peur se situe dans l’amygdale cérébrale, au cœur de notre cerveau « archaïque ». Il s’agit d’une partie du cerveau très ancienne, commune aux grands singes ou aux hommes préhistoriques. La peur est une émotion normale et protectrice. Elle permet de détecter un danger et d’adapter sa posture selon la situation : se battre, s’enfuir, se cacher, ne plus bouger etc. Autant dire que sans la peur, l’espèce humaine se serait éteinte depuis bien longtemps !

Contrairement aux autres émotions, la peur ne passe pas par la pensée, et le circuit de la peur fonctionne en mode « tout ou rien ». En effet, en règle générale, une situation génère une émotion, puis une pensée, puis une réaction – dans la mesure du possible adaptée. Exemple : je me fais réprimander (élément déclencheur) > cela me rend triste et les larmes me montent (émotion) > mais je pense qu’il ne faut pas pleurer en public (pensée) > je pars m’isoler (réaction). Dans le cas de la peur, c’est différent. Exemple : un ami me surprend et me fait peur dans la rue > je n’ai pas le temps ni le réflexe de réfléchir et de penser qu’il s’agit sans doute d’une blague > mon cœur s’accélère, ma tension augmente et je pousse un cri, même si cela n’est pas adapté.

La différence entre peur et phobie

A la différence de la peur, une phobie déclenche des signaux de la peur de façon inadaptée, excessive et injustifiée, dans des circonstances qui habituellement ne suscitent pas la peur. Par exemple à la vue d’un chien, un pigeon, un ascenseur, une foule. Et comme ce circuit ne passe pas par la pensée, il est difficile de se raisonner.

Face à l’objet de la phobie, des symptômes physiques et psychologiques, comparables à ceux des troubles anxieux, se manifestent. Sur le plan physique, les symptômes les plus courants sont une transpiration abondante, une respiration laborieuse, une accélération du rythme cardiaque (des palpitations), des étourdissements, voire des tensions et douleurs musculaires ou des troubles digestifs.

Sur le plan psychologique : des troubles du sommeil, une irritabilité, ou encore des difficultés à se concentrer. Il faut ajouter que l’anticipation d’une situation particulière, ou le désir d’éviter cette situation, peut provoquer les mêmes symptômes que lorsque la personne est réellement confrontée à ladite situation. Et que les réactions d’évitement sont caractéristiques des troubles phobiques.

Que faire face à des peurs irrationnelles ou des phobies ?

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, parler d’une peur spécifique ne l’accentue pas et peut au contraire contribuer à calmer l’anxiété intense qu’elle provoque. Si vous-même ou votre entourage êtes concerné, nous vous recommandons de ne pas vous isoler et d’en parler. Les proches, la famille ou encore les ressources d’auto-aide (applis mobiles, forums…) peuvent fournir un soutien utile.

Si l’anxiété ou les sentiments de détresse causés par les peurs deviennent intenses, qu’ils durent depuis au moins six mois, et qu’ils interfèrent avec les activités ou les relations sociales (notamment à cause des comportements d’évitement), il peut être utile de consulter votre médecin traitant ou un psychiatre, habilités à établir un diagnostic.

Une fois le diagnostic confirmé, le traitement peut être médicamenteux, psychothérapeutique, ou les deux à la fois. Au rang des thérapies non médicamenteuses, les thérapies cognitivo-comportementales (TCC) ont par exemple montré leur efficacité dans le traitement des phobies sociales, des troubles de panique et des phobies spécifiques.

L’utilisation thérapeutique de la réalité virtuelle se développe elle aussi. Elle consiste à exposer le patient à des situations anxiogènes pour lui. Sous la guidance du praticien, et dans un environnement sécuritaire tels que les cabinets ou les établissements hospitaliers, un travail thérapeutique peut ainsi s’engager concernant les émotions, les pensées dysfonctionnelles et les comportements.

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