Gynécologie et sexualité : les clés pour une intimité épanouissante

Face à l’évolution des mœurs, la gynécologie et la sexualité dessinent un paysage en pleine mutation. Traditionnellement portée par les femmes, la charge contraceptive s’équilibre avec l’émergence de pilules révolutionnaires pour hommes, annonçant un partage des responsabilités longtemps attendu. Cette transition, cependant, se heurte à une réalité moins reluisante : une montée alarmante des IST vient entacher la carte de la santé sexuelle européenne. Voici donc l’essentiel à savoir sur les dernières avancées, les enjeux et les espoirs qui façonnent le domaine de la gynécologie et de la sexualité aujourd’hui, ainsi que nos conseils pour une intimité épanouie.

Contraception : vers un partage équilibré des responsabilités  

La contraception est une charge qui repose traditionnellement sur les épaules des femmes, avec la pilule et le stérilet en vedettes incontestées. Mais au-delà de ces frontières bien connues, quelles innovations bouleversent le paysage des alternatives contraceptives ? 

Concernant la contraception masculine les options se limitaient jusqu’à présent au préservatif et à la vasectomie, mais une étude récente vient écrire un nouveau chapitre prometteur. Présentée à Atlanta lors du congrès annuel ENDO 2022, cette recherche révèle l’efficacité de deux pilules expérimentales, DMAU et 11β-MNTDC, qui réussissent l’exploit de réduire les niveaux de testostérone sans susciter d’effets secondaires rédhibitoires. 

C’est une véritable avancée dans la quête d’une contraception réversible pour hommes, avec 75% des participants affirmant être prêts à adopter cette solution pour l’avenir. L’étude met en lumière non seulement la faisabilité d’une pilule contraceptive masculine mais aussi l’ouverture d’esprit des hommes à participer activement à la planification familiale. 

Avec ces résultats prometteurs, le futur de la contraception masculine semble s’éclairer, pavant la voie à des options plus équilibrées et partagées. Une page se tourne, et le monde regarde avec espoir vers une ère de choix contraceptifs élargis pour tous. 

Problèmes intimes : quand le plaisir se heurte à des barrières 

IST : Une inquiétante recrudescence 

Au cœur de la quête du plaisir intime, les infections sexuellement transmissibles (IST) se dressent comme des obstacles insidieux. L’escalade à la fois alarmante et stupéfiante du nombre de cas en 2022 a d’ailleurs suscité l’émoi au sein de l’Union européenne, révèle le rapport annuel du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) publié ce jeudi 7 mars.   

Cette année-là, les statistiques ont révélé une flambée de 48% des cas de gonorrhée, tandis que les cas de syphilis ont grimpé de 34%, et ceux de chlamydia ont augmenté de 16%, avec un total de 216 508 cas enregistrés. 

Une enquête publiée sur le site de Santé Publique France, souligne que la tranche 15-24 ans est la population la plus touchée par les IST.  

Ces infections peuvent causer des douleurs, des écoulements anormaux, ou même des complications à long terme telles que l’infertilité. La prévention, par l’usage de préservatifs ainsi que le dépistage régulier sont essentiels pour maintenir une vie sexuelle saine et agréable. 

Les troubles gynécologiques : une barrière au plaisir féminin 

Les troubles gynécologiques, souvent dissimulés derrière un voile de silence, jouent un rôle prépondérant dans la détérioration de la vie sexuelle des femmes. 

Des maladies telles que l’endométriose, qui inflige une douleur pelvienne insidieuse, ou le syndrome des ovaires polykystiques, déstabilisant l’équilibre hormonal, se révèlent être de véritables freins à l’épanouissement sexuel.

La sécheresse vaginale, moins fréquemment discutée, transforme les instants d’intimité en défis, tandis que les infections récurrentes ajoutent une couche d’anxiété à l’acte sexuel.

Aborder ces questions gynécologiques n’est pas seulement une démarche vers le bien-être physique mais s’inscrit dans une quête plus large de réappropriation du plaisir et de la sexualité féminine, un combat essentiel pour la santé globale des femmes.

Vers qui se tourner pour parler de sexualité ? 

Le gynécologue : premier point de contact 

Le gynécologue joue un rôle central dans la santé sexuelle, en se concentrant sur les aspects physiques et préventifs. Sa consultation est essentielle pour le dépistage des IST, les conseils sur la contraception, et le traitement des troubles gynécologiques 

Durant l’adolescence, la prise de contact avec la gynécologie marque un passage important dans le parcours de santé d’une jeune femme. Voici une liste des premiers rendez-vous gynécologiques recommandés durant cette période clé : 

  • Première consultation gynécologique : il est conseillé d’avoir un premier rendez-vous avec un gynécologue entre 13 et 15 ans, ou dès le début de l’activité sexuelle, et surtout dès que la jeune fille en ressent le besoin. Ce premier contact permet de créer un espace de dialogue sur les menstruations, la sexualité, la contraception, et de répondre aux questions ou préoccupations. 
  • Dépistage des Infections Sexuellement Transmissibles (IST) : si l’adolescente est sexuellement active, des informations sur les IST doivent être délivrés, et un dépistage des IST peut être proposé au cas par cas. Ce dépistage est important pour prévenir d’éventuelles complications et pour promouvoir des pratiques sexuelles sûres. 
  • Consultation pour la contraception : Que l’adolescente soit sexuellement active ou envisage de le devenir, une consultation dédiée à la contraception permet d’explorer les différentes options disponibles et de choisir la méthode la plus adaptée. 
  • Vaccination contre le HPV : La vaccination contre le papillomavirus humain (HPV) est recommandée pour prévenir le cancer du col de l’utérus et d’autres maladies liées au HPV. Elle est généralement proposée aux jeunes filles (et garçons dans certains pays) avant le début de l’activité sexuelle, souvent entre 11 et 14 ans. 
  • Suivi Régulier : Même en l’absence de problèmes de santé spécifiques, un suivi régulier avec un gynécologue est conseillé pour surveiller le bien-être général, répondre aux questions qui peuvent émerger avec le temps et continuer l’éducation sur la santé sexuelle et reproductive. 

Ces rendez-vous sont des étapes fondamentales pour instaurer une relation de confiance avec le professionnel de santé, encourager une approche proactive de la santé gynécologique et sexuelle, et s’assurer que les jeunes femmes disposent des connaissances et des ressources nécessaires pour prendre soin d’elles. 

Le sexologue et le psychologue : soutien et accompagnement 

Le sexologue, spécialisé dans les aspects comportementaux et émotionnels de la sexualité, peut aider à résoudre des problèmes tels que les dysfonctionnements sexuels ou les difficultés relationnelles.  

Le psychologue, quant à lui, offre un espace pour explorer l’impact des expériences passées sur la vie sexuelle actuelle et travailler sur les blocages émotionnels.  

S’accorder le soutien de professionnels de santé permet de naviguer plus sereinement dans l’univers complexe de notre intimité.