Cannabis et santé mentale : 3 idées reçues

En France, plus de 47% des adultes entre 18 et 64 ans ont déjà consommé du cannabis, selon l’OFDT (Observatoire Français des Drogues et des Toxicomanies). Qu’en est-il des effets de ce psychotrope sur notre santé mentale ? Comment démêler le vrai du faux ? Nous avons déconstruit les idées reçues courantes liées au cannabis afin de vous éclairer sur le sujet.

Idée reçue n°1 : le cannabis facilite l’endormissement

En cas de difficulté à s’endormir, certains peuvent être tentés de fumer du cannabis pour trouver le sommeil. En effet, il est courant d’entendre qu’un joint aide à s’endormir. Cependant, la réalité est plus nuancée.

Certes, le cannabis peut avoir un effet sédatif facilitant l’endormissement, mais cela s’applique uniquement en cas de consommation très occasionnelle, et seulement chez certaines personnes.

Dans le cas d’une consommation régulière, le constat est bien différent. Certaines études suggèrent que le cannabis peut réduire la durée du sommeil paradoxal. Il s’agit de la dernière phase du cycle de sommeil durant laquelle notre activité cérébrale est accrue.

Cette diminution du sommeil paradoxal impacte la qualité globale de notre sommeil, ainsi que notre capacité d’apprentissage et de mémoire à long terme.

Une consommation régulière de cannabis peut également affecter la période de sommeil lent léger. Il s’agit de la première phase durant laquelle nous pouvons nous réveiller plus facilement et où les mouvements oculaires et musculaires sont plus fréquents. La perturbation de cette phase peut entraîner une somnolence diurne et une sensation de fatigue persistante.

A long terme, la dépendance au cannabis peut augmenter la durée d’endormissement et entraîner des troubles du sommeil.

Par ailleurs, en cas de consommation avant de rentrer chez soi, gardez à l’esprit que la conduite sous l’emprise de cannabis présente de nombreux risques, tant pour le conducteur que pour les autres usagers de la route.

En effet, le cannabis affecte la coordination, l’attention, la concentration et le temps de réaction, ce qui entraîne une diminution des capacités de conduite et une augmentation du risque d’accident.

A noter : les assurances n’incluent pas de couverture santé pour les conducteurs contrôlés positifs aux tests de dépistage de drogues.

Idée reçue n°2 : le cannabis calme le stress et l’anxiété

« Lâche prise, détends-toi, fume un joint ! » C’est parfois le conseil qui est donné aux personnes stressées ou anxieuses. Pourtant, la réalité est plus complexe.

Si certaines personnes peuvent ressentir un soulagement temporaire après avoir fumé un joint, sur le long terme la consommation de cannabis peut aggraver les symptômes liés à l’anxiété et au stress.

Des études ont montré que l’usage chronique de cannabis altère les mécanismes naturels de régulation de l’anxiété dans le cerveau, augmentant ainsi la sensibilité aux situations stressantes.

Alors, plutôt que de chercher un soulagement éphémère dans le cannabis, explorez des techniques de gestion du stress plus saines et durables, telles que la méditation, l’exercice physique ou encore la psychothérapie.

Idée reçue n°3 : le cannabis développe les troubles psychiques

« Le cannabis rend fou ! » Face à cette affirmation alarmiste, il est temps de clarifier les choses. Le cannabis n’est pas la cause directe des troubles psychiques tels que la schizophrénie ou la dépression. Cependant, il peut jouer un rôle déclencheur chez les personnes prédisposées à ces troubles. En d’autres termes, si vous avez déjà un terrain propice à un trouble psychique, la consommation de cannabis peut potentiellement déclencher ou aggraver ces symptômes. Il est important d’avoir conscience des risques potentiels, en particulier si vous avez des antécédents familiaux de troubles psychiques.

Par ailleurs, certaines personnes ayant un trouble psychique non diagnostiqué peuvent être tentés d’en atténuer les symptômes en consommant du cannabis. Il en est de même pour certaines personnes souffrant de douleurs chroniques. Pourtant, les substances achetées au marché noir sont non contrôlées. Le dosage des molécules est mal effectué et peut potentiellement provoquer plus d’effets secondaires qu’un traitement prescrit par un soignant.

Votre santé mérite une attention toute particulière, gardez à l’esprit qu’il n’y a pas de bonne indication à la consommation de cannabis.