3 formes méconnues de mal-être au travail

Par Barbara Ejenguele · Rédactrice web santé · Mis à jour le 6 février 2023

Contenu validé par la Direction médicale de Qare.

Le travail n’est pas systématiquement un lieu qui respire la joie de vivre et le bien-être, il peut même être tout à fait le contraire. Vous connaissez probablement le burn-out, un terme qui a fait son apparition dans les médias ces dernières années. Mais il existe d’autres formes de mal-être au travail. On vous éclaire !

Le milieu professionnel est un lieu où il n’est pas rare de rencontrer certaines difficultés. Divergences de points de vue, incompatibilités humaines, environnement non stimulant, surcharge de travail…

Nous passons une grande partie de notre journée au travail (60 à 70%), alors lorsque quelque chose y cloche, c’est la majeure partie de notre vie qui s’en trouve impactée. Hormis les conflits qui peuvent survenir entre individus, il existe plusieurs formes d’épuisement professionnel, qu’il est important de connaître pour pouvoir réagir au plus tôt.

Le burn-out (rappel)

Le burn-out, issu du verbe anglais « to burn out » (s’éteindre, se consumer) a fait son apparition en France il y a quelques années dans les médias. Par définition, il s’agit d’un épuisement général entraîné par un stress important au travail, lui-même causé par une surcharge de travail.

In fine, ce trop-plein professionnel peut être à l’origine d’un état de fatigue intense et d’une véritable détresse, aussi bien physique que psychologique.

À l’heure actuelle, le burn-out n’est pas reconnu comme étant une maladie professionnelle par la loi française, et ce syndrome continue de diviser la communauté médicale.

Si vous sentez que le burn-out vous guette, ne négligez pas les signes avant-coureurs, votre corps tente de vous alerter à sa façon. Pour ne pas vous laisser submerger, commencez par revoir votre rythme, en osant dire oui aux pauses, aux activités qui vous permettent de vous vider la tête et d’une manière générale, de ralentir la cadence.

Par ailleurs, n’hésitez pas à vous confier à un médecin sur ce que vous traversez pour trouver avec lui des solutions.

1. Le bore-out

Le bore-out est issu du verbe anglais « to bore » (ennuyer) et se situe aux antipodes du burn-out. Dans ce cas de figure, la charge de travail n’est pas trop importante, au contraire, elle ne l’est pas assez.

Un(e) salarié(e) qui fait face à un bore-out s’ennuie quotidiennement au travail. Cet état survient le plus souvent à la suite d’un manque de sollicitation et de stimulation intellectuelle. Tous ces éléments peuvent mener à une impression d’inutilité.

Face à un bore-out, il existe des solutions. La toute première étape consiste à en parler aux personnes qui travaillent avec vous, votre manager ou employeur, vos collègues. Vous pouvez également profiter du temps dont vous disposez pour vous lancer dans une autre activité, ou vous former, par exemple.

Prenez quelques jours de congé, parlez-en autour de vous, famille et amis peuvent être concernés.

Parfois, la seule issue possible consiste à changer de travail, et cela peut être le signe d’un nouveau souffle. Renseignez-vous en interne si d’autres postes sont à pourvoir au sein de votre entreprise, ou cherchez tout simplement un nouveau travail ailleurs.

2. Le brown-out

La quête de sens dans le travail est un élément plus ou moins important selon les personnes.

Lorsque ce besoin de sens pèse beaucoup dans la balance, il peut être très difficile pour un(e) salarié(e) de s’en éloigner. Et c’est à ce moment-là qu’intervient le brown-out !

L’expression en elle-même renvoie à une baisse de tension dans un circuit électrique. Très concrètement, cela se traduit par une sorte de « démission mentale » de la personne, qui ne trouve plus de sens dans son travail, ne comprend plus son rôle dans l’entreprise, l’utilité de sa fonction, voire de son métier.

Elle effectue machinalement ses missions, sans motivation ni conviction. Cette situation peut mener jusqu’à une rupture si rien ne change.

Dès les premiers signes d’apparition du brown-out, essayez de prendre du recul sur la situation. Ce regard objectif est nécessaire pour tenter de définir clairement ce sentiment de désillusion qui vous gagne et d’en trouver l’origine. Pour ce faire, les choses simples sont souvent les plus efficaces : munissez-vous d’une feuille et d’un stylo.

Listez vos envies, vos objectifs de vie, vos sources de bonheur… Cette introspection devrait vous aider à y voir plus clair.

3. Le blurring

« To blur », se traduit en français par “troubler”, “flouter », “brouiller”. Le terme blurring désigne les difficultés que l’on peut rencontrer à marquer la frontière entre sa vie professionnelle et sa vie personnelle.

En pratique, il est question de poursuivre son travail chez soi, le soir, pendant les week-ends, les vacances… 47% des salariés français déclarent se servir des outils numériques professionnels en soirée (sondage OpinionWay pour Eléas, 2018).

L’avènement des objets connectés (portables, ordinateurs, tablettes…) y est évidemment pour beaucoup, puisqu’ils permettent de franchir cette frontière pro et perso très facilement.

Pour réaffirmer cette frontière, il n’y a pas de secret : il faut compartimenter. Aussi, n’utilisez vos appareils connectés professionnels qu’à des fins professionnelles, sachez couper quand il le faut, sans culpabiliser, et clarifiez si besoin vos limites auprès de vos collègues et de votre hiérarchie.

Si vous pratiquez le télétravail, installez-vous (dans la mesure du possible) dans un espace consacré au travail.