3 choses que vous ne saviez pas sur les antibiotiques et nos conseils
Par Inès Montenon · Rédactrice web - santé et psychologie · Mis à jour le 8 novembre 2022
Contenu validé par la Direction médicale de Qare.Alors que l’automne sonne à notre porte, les changements de température vont bon train. Tous ces bouleversements affectent notre système immunitaire. Nous sommes davantage sensibles aux maladies hivernales. Pour y faire face, nombreux sont ceux qui perçoivent les antibiotiques comme le remède miracle. Pourtant, l’usage d’antibiotiques n’est pas sans conséquence sur notre corps. Voici 3 choses à savoir sur les antibiotiques et nos conseils pour parer aux maux de l’hiver.
L’impact des antibiotiques sur le microbiote intestinal
Il existe différents écosystèmes au sein de notre corps. Le microbiote intestinal ou “flore intestinale” est le plus grand d’entre eux. Il est composé de centaines de milliards d’organismes vivants (virus, parasites, champignons) dont la majeure partie sont des bactéries.
Lorsque l’on prend un traitement antibiotique, les molécules vont agir sur la bactérie responsable de notre infection, mais aussi sur celles non pathogènes présentes dans notre intestin. Dès lors, il y a un risque de déséquilibre de notre microbiote. Certaines bactéries peuvent proliférer et devenir néfastes.
Lorsque la population bactérienne de notre microbiote est modifiée, le fonctionnement de celui-ci est altéré. Cela impacte notre métabolisme, notre appareil digestif et fragilise notre système immunitaire.
Le risque d’apparition de mycose chez la femme
L’un des autres écosystèmes sensibles à la prise d’antibiotiques est le microbiote vaginal, aussi appelé flore de Doderleïn. Il est formé à 90% de bactéries lactiques. L’équilibre entre les différentes bactéries présentes permet de nous protéger des infections localisées en créant un film bactérien à la surface de la muqueuse vaginale.
Lorsque l’on suit un traitement antibiotique, les molécules vont aussi atteindre les bactéries de la flore vaginale. Lorsqu’un nombre important de ces bactéries est détruit, notre barrière de protection s’en trouve fragilisée.
Certains organismes profitent de ce déséquilibre pour proliférer et entraîner des infections symptomatiques. C’est le cas du Candida Albicans, le champignon responsable des mycoses.
Le phénomène d’antibiorésistance
L’antibiorésistance c’est la capacité d’une bactérie à résister à un traitement antibiotique. Ces dernières années, ce phénomène est devenu une préoccupation majeure pour la santé publique.
Comme chaque être vivant, les bactéries évoluent en fonction de leur environnement et s’adaptent pour protéger leur intégrité. Notre consommation d’antibiotiques a favorisé leurs mutations génétiques, les rendant insensibles à ceux-ci.
Ces mutations sont alors inscrites dans leurs gènes et se transmettent ensuite à leur “descendance”. Ces infections bactériennes résistantes ne cessent d’augmenter car l’ADN muté se transmet aussi à d’autres bactéries.
Jusqu’alors, si des antibiotiques de première ligne ne suffisent pas à éradiquer l’infection, le médecin peut prescrire des antibiotiques plus puissants, c’est-à-dire à plus large spectre d’action. Mais dans certains cas, il n’y a pas d’alternative possible. On tombe alors dans ce qu’appellent les médecins une « impasse thérapeutique ».
En outre, le choix d’un antibiotique de plus large spectre d’action favorise aussi l’émergence de résistance bactérienne, c’est donc un cercle vicieux.
Les bons gestes à adopter
Une alimentation au service de votre santé
Des chercheurs de l’université d’Oxford se sont intéressés à l’efficacité du miel comparé aux traitements médicamenteux pour les symptômes d’infections des voies respiratoires hautes (rhume, pharyngite).
Après avoir analysé 14 études, leurs résultats suggèrent que le miel aurait un effet bénéfique supérieur, notamment sur la toux des enfants lors des infections respiratoires hautes. Cela offre des perspectives quant aux traitements alternatifs pour encourager la diminution du recours aux antibiotiques et pallier alors l’antibiorésistance de certaines bactéries.
Au-delà des effets antibactériens naturels du miel, une alimentation riche en vitamines et oligo-éléments permet de renforcer votre système immunitaire, de quoi régler le problème à la racine. Pour faire face aux maux de l’hiver, mettez de la couleur dans vos assiettes ! Privilégiez les légumes de saison pour un maximum de nutriments et pensez aux agrumes, riches en vitamines C.
La téléconsultation plutôt que l’automédication
Certaines croyances ont la vie dure. Lorsque l’on constate des symptômes d’une maladie hivernale, comme de la fièvre, le réflexe de vouloir se soigner avec des antibiotiques est encore trop fréquent.
Pourtant l’infection n’est pas forcément bactérienne. La fièvre indique simplement que votre organisme combat un élément pathogène. Cela peut tout aussi bien être un virus, ce qui est d’ailleurs le plus fréquent. Dans ce cas, le traitement antibiotique n’aura aucun effet.
Dès lors que vous vous sentez fébrile et que les symptômes persistent, nous vous recommandons de consulter un médecin afin d’être conseillé au mieux sur la conduite à tenir. Si vous manquez de temps, ou que votre médecin traitant n’est pas disponible, pensez à téléconsulter. Chez Qare, des médecins généralistes sont disponibles en vidéo dans la journée, et ce 7j / 7. Vous recevrez un diagnostic et si besoin une prescription médicale.