Repérer les troubles du comportement alimentaire

Par Inès Montenon · Rédactrice - santé et psychologie · Mis à jour le 1 février 2024

Contenu validé par la Direction médicale de Qare.

Les troubles du comportement alimentaire sont de plus en plus fréquents. On parle de boulimie, d’anorexie ou de grignotage compulsif. L’enjeu est de les repérer rapidement, pour les traiter le plus tôt possible. Mais avant de s’interroger sur les troubles du comportement alimentaire, il faut d’abord se poser la question : « qu’est-ce qu’un comportement alimentaire normal ? »

Manger fait partie des comportements primaires

Manger correspond à un comportement dit archaïque, nécessaire à la survie de l’individu et de l’espèce toute entière. C’est à la base un comportement réflexe.

L’acte de manger remplit 3 grandes fonctions essentielles :

  • une fonction énergétique pour apporter au corps les calories nécessaires à son fonctionnement
  • une fonction hédonique : il est indispensable de prendre du plaisir en mangeant
  • une fonction sociale : dans nos civilisations, manger se pratique en groupe et permet de passer certaines valeurs.

Si ces 3 grandes fonctions sont respectées, on peut considérer que le comportement alimentaire est normal.

Les déterminants du comportement alimentaire.

Comme tout comportement, l’acte alimentaire possède des déterminants spécifiques qui indiquent le besoin et le « non besoin ». C’est la faim, à l’instant où le corps est en hypoglycémie. C’est aussi l’appétit qui correspond à l’envie de manger tel ou tel aliment en fonction du plaisir que l’on en attend et des goûts de chacun. C’est enfin le rassasiement qui signale l’arrêt du besoin (qualitatif et qualitatif).

Quand les messages se brouillent

Les troubles du comportement alimentaire sont toujours associés à une perturbation des messages. Manger sans faim peut engendrer des troubles du comportement alimentaire. L’individu mange par envie, par habitude (devant la télévision) ou par entraînement, alors qu’il ne ressent pas le signal de la faim.

Manger si vite qu’il est impossible de ressentir le rassasiement est également annonciateur de troubles du comportement alimentaire. La quantité risque en effet d’être excédentaire et inadaptée aux besoins. Ne pas ressentir de plaisir en mangeant fait aussi partie des anomalies qu’il faut repérer vite pour changer de cap et éviter le pire.

Attention cependant ! Pour parler de troubles du comportement alimentaire, il faut que les dysfonctionnements surviennent fréquemment et que cela induise des conséquences fâcheuses pour la santé : prise de poids importante, perte de poids anormale, sentiment d’anormalité (manger en cachette, restriction permanente, se faire vomir après un gros repas..).

Les troubles les plus fréquents

Du plus courant et même banal au plus grave, les troubles du comportement alimentaire augmentent dans notre société de consommation.

On relève par ordre de gravité :

  • le grignotage qui devient anormal quand il est fréquent et lourd en calories.
  • l’hyperphagie (manger trop au repas) qui signe un non respect des quantités nécessaires à l’organisme.
  • la compulsion : manger une grande quantité d’aliments, de façon impulsive et sans faim. Mais en gardant la notion de plaisir.
  • la boulimie : manger rapidement et sans plaisir, une grande quantité d’aliments, avec une perte de contrôle, suivi de vomissements (ou d’un autre moyen pour éliminer les calories).
  • l’anorexie qui représente le trouble du comportement alimentaire le plus grave puisqu’il peut mener à la mort. L’anorexie se définit comme une maladie qui additionne 3 signes cliniques majeurs : une perte de poids importante (+/- 10% du poids du corps), une restriction alimentaire volontaire et une aménorrhée (perte des règles).

Face à ce tableau clinique, il faut réagir vite et consulter un médecin. Plus la maladie est rapidement prise en charge et plus la guérison est rapide.