Tabac et Alimentation

Par Inès Montenon · Rédactrice web - santé et psychologie · Mis à jour le 1 février 2024

Contenu validé par la Direction médicale de Qare.

Je ne vous apprends rien en vous disant que le tabac est un facteur de risque important dans le développement de nombreuses maladies, notamment des maladies cardio-vasculaires et cancéreuses. Mais le tabac induit aussi des modifications sur notre comportement alimentaire… Profitons de ce « mois sans tabac » pour en parler !

Tabac et odorat

Plusieurs études ont montré que la consommation de tabac, active mais aussi passive, dégrade l’ensemble des propriétés de l’odorat chez l’homme par destruction des cellules olfactives et provoque ainsi une perturbation dans la reconnaissance des odeurs.

L’effet néfaste sur l’odorat est proportionnel à la quantité consommée c’est-à-dire que plus notre consommation est importante plus les perturbations sont importantes. En revanche, bonne nouvelle, l’effet semble réversible à l’arrêt du tabac au bout de quelques semaines.

Tabac et goût

De manière similaire, la sensibilité gustative est nettement diminuée chez le fumeur liée à la présence de substances chimiques comme le goudron et la nicotine qui altèrent les bourgeons gustatifs de nos papilles.

  • De plus, le tabac a tendance à assécher la bouche par la diminution de production de salive provoquant ainsi une diminution de la dissolution des aliments et donc une diminution du goût des plats.
  • La principale conséquence de cette perte en odorat et en goût est de rendre les aliments sans saveur. Ceci oblige donc le fumeur à consommer des plats plus riches en sel, en graisse ou en sucre… augmentant donc le risque d’apparition d’hypertension artérielle, de surpoids et d’hypercholestérolémie !
  • Si on reste toujours sur la sphère ORL, le tabagisme actif engendre une mauvaise haleine et surtout une altération de l’état dentaire avec : jaunissement des dents, risque de déchaussement ou d’infection dentaire, … et donc des difficultés à la mastication des aliments.

Tabac et reflux

Le tabagisme favorise la survenue de reflux gastro-oesophagien, c’est à dire la survenue de remontées acides après les repas. En effet, le tabac engendre une défaillance de la barrière naturellement située entre l’oesophage et l’estomac (appelée sphincter inférieur de l’oesophage) et libère le passage désagréable et nocif d’acide dans l’oesophage.

Tabac et oligo-éléments

Un effet méconnu du tabac est qu’il peut induire des carences en vitamines et minéraux.

  • En effet, les substances toxiques dont la nicotine contenues dans une cigarette empêchent la bonne absorption des nutriments essentiels au sein des aliments ingérés comme les vitamines A-B-C-D-E, le fer, le calcium, …
  • Les besoins journaliers sont donc augmentés pour les fumeurs. Par exemple, les besoins en vitamines C chez les fumeurs sont de 125mg/j au lieu 90mg/j pour les hommes non fumeurs, et de 110mg/j au lieu de 75mg/j pour les femmes non fumeuses. Ces nutriments sont d’autant plus importants qu’ils ont un rôle anti-oxydant et participent donc à la prévention de l’apparition de certains cancers.

Le fumeur doit donc être vigilant à son alimentation et privilégier la consommation de fruits et légumes, limiter l’apport en produits gras, et sélectionner les matières grasses de bonne qualité. Et tant qu’à réussir cette équation nutritionnelle, pourquoi ne pas “tout simplement” arrêter de fumer ?

Références et liens utiles :

Tabac Info Service : https://www.tabac-info-service.fr/Le-tabac-et-moi/Comment-arreter
Fédération Française de Cardiologie : https://www.fedecardio.org/