Prévention : comment passer de bonnes vacances au ski ?

Par Inès Montenon · Rédactrice web - santé et psychologie · Mis à jour le 1 février 2024

Contenu validé par la Direction médicale de Qare.

Otites, entorses, claquages, fractures… Si le ski et son cadre en altitude comportent de nombreux risques qui pourraient vous gâcher les vacances, l’équipe médicale de Qare vous délivre ses conseils préventifs pour que votre séjour à la montagne reste synonyme de vacances !

Comment éviter l’otite causée par l’altitude ?

Un séjour à la montagne est un bon moyen de prendre de la hauteur, pourtant, en cette période hivernale ce n’est pas sans risque pour vos tympans. En effet si vous avez un rhume voire un début d’otite, le changement d’altitude et de pression atmosphérique risque d’aggraver vos symptômes.

Comment une otite peut-elle dégénérer en montagne ?

L’ascension en altitude impliquant une diminution de l’oxygène dans l’air, la pression atmosphérique devient plus faible et l’air contenu dans l’oreille moyenne (derrière le tympan) se dilate.

La trompe d’Eustache est un petit tuyau qui relie l’oreille moyenne à la gorge et aux fosses nasales, elle a pour rôle de régulariser les changements de pressions de part et d’autre du tympan. Si vous avez une infection ORL, il est un risque que votre oreille interne soit remplie de sécrétions (otite séreuse ou purulente, qui donne une sensation d’oreille bouchée) et que vos végétations (organe de défense immunitaire qui tapisse la paroi postérieure du pharynx dans laquelle s’abouchent les trompes d’Eustache) soient gonflées, obstruant l’orifice des trompes d’Eustache.

Aussi en cas de modification brutale et importante de la pression atmosphérique, par exemple lors de l’ascension des montagnes pour accéder aux stations de ski ou au sommet des pistes, la trompe d’Eustache obstruée ne peut pas équilibrer la pression. Dans votre oreille moyenne, votre tympan irrité par l’infection, va donc subir des déformations à l’origine de très fortes douleurs voire dans les cas extrêmes, d’une perforation.

Comment prévenir cette évolution ?

Il faut d’abord améliorer la vidange (le drainage) de vos oreilles moyennes en diminuant le gonflement des végétations pour permettre aux trompes d’Eustache de faire évacuer les sécrétions : outre un mouchage régulier ainsi que le lavage des fosses nasales au sérum physiologique, votre médecin peut juger nécessaire de vous prescrire des antiseptiques/anti-inflammatoires par spray nasal.

En cas d’otite bactérienne constituée, votre médecin peut juger nécessaire de la traiter par antibiotiques, pour diminuer l’inflammation liée à l’infection (irritation du tympan et gonflement des végétations) et diminuer le contenu liquide de l’oreille moyenne. Cela prend 48h environ, il vaut donc mieux s’en préoccuper avant d’entreprendre votre ascension !

Bon à savoir : Pensez-y notamment pour vos jeunes enfants dont les conduits (trompe d’Eustache notamment) sont très étroits et la sphère ORL souvent infectée, pour ne pas les voir souffrir d’otites pendant vos vacances ! Car même une fois en station, la survenue d’une otite infectieuse sera d’autant plus douloureuse que la pression atmosphérique sera moindre !

Comment éviter les troubles et accidents musculo-squelettiques ?

Le ski surtout s’il n’est pratiqué qu’occasionnellement, est l’occasion de faire des chutes et de blesser son système musculo squelettique: entorses, claquages musculaires, fractures. Il existe toutefois quelques conseils à suivre pour éviter ces désagréments.

Se préparer à l’effort

Le ski étant un sport à part entière, il est important de préparer votre corps à l’effort quelques semaines avant votre départ. D’autant plus qu’il se pratique dans des conditions climatiques qui mettent parfois le corps à l’épreuve lorsqu’il n’y est pas habitué.

Vous pouvez donc privilégier une activité sportive qui vous permettra de travailler votre équilibre et votre souplesse, mais aussi opter pour un renforcement musculaire au niveau des jambes et des articulations.

Porter un casque

Peu importe votre âge, le sport de glisse que vous pratiquez, et la difficulté de la piste sur laquelle vous comptez vous lancer, il est essentiel de porter un casque pour éviter tout risque de traumatisme crânien ou d’accident grave.

Même si vous vous considérez comme un bon skieur, d’autres moins bons que vous pourraient venir vous percuter. Veillez notamment à ce que votre casque porte un marquage CE, qu’il soit bien à votre taille et correctement attaché.

Faire régler ses skis

De nombreux accidents de ski sont causés par des fixations mal réglées. Qu’elles soient trop lâches ou trop serrées, le fait de ne pas permettre un libération de la botte au bon moment peut entraîner une torsion de l’articulation qui n’est pas protégée par les bottes c’est-à-dire du genou. Pour prévenir cela, renforcez vos articulations en faisant un sport régulier (course, vélo, natation, …). De plus, lorsque vous achetez ou louez vos skis, n’oubliez pas de demander que le réglage adapté à votre poids, votre taille, et votre niveau de pratique soit effectué.

Protéger ses yeux et sa peau face au soleil de haute montagne

L’intensité du rayonnement lumineux lié à l’altitude, accentué par la réverbération de la neige, impose de protéger vos yeux par des lunettes adaptées et votre peau avec un écran solaire total. Les enfants sont encore plus sensibles et doivent donc être bien équipés. En cas de brûlure, un avis médical peut être nécessaire.

Le froid associé à l’altitude peut également être l’occasion de poussées de boutons de fièvre (herpès labial) au niveau des lèvres. Ces vésicules très contagieuses, douloureuses, secondairement croûteuses et fissuraires au niveau de la bouche, sont des contrariétés dont on préfère se passer pendant les vacances. Des écrans solaires et un bon repos peuvent vous aider à les prévenir et pour ceux qui en ont régulièrement, un traitement préventif, voire curatif le cas échéant, peut être discuté avec votre médecin.