L’alimentation de la personne âgée : des carences fréquentes et risquées

Par Inès Montenon · Rédactrice web - santé et psychologie · Mis à jour le 1 février 2024

Contenu validé par la Direction médicale de Qare.

Il est prouvé aujourd’hui que l’alimentation a un rôle préventif face au vieillissement et aux pathologies liées au vieillissement. Pourtant, les personnes âgées présentent fréquemment des carences alimentaires qui les fragilisent à court et à moyen terme.

Quelles sont les carences les plus fréquentes chez les personnes âgées ?

Les carences en micronutriments sont multiples et fréquentes :

  • en calcium et vitamine D,
  • en fer (car les personnes âgées mangent moins de viande et notamment de viande rouge),
  • en fibres (seulement 10% des femmes atteindraient les apports recommandés (20g/j).
  • en vitamines anti-oxydantes (A, E, C) (qui sont également insuffisantes compte tenu des besoins accrus dus au vieillissement)
  • en les vitamines du groupe B
  • en chrome
  • en zinc
  • en sélénium.

En ce qui concerne les macronutriments, les protéines sont souvent insuffisantes. Les goûts changeant avec l’âge, les personnes âgées mangent moins de viande et de poisson et plus d’aliments sucrés.

C’est surtout après 80 ans que ces déficits surviennent et s’aggravent au fil des années.

Pourquoi existe-il plus de carences que chez l’adulte jeune ?

Une personne âgée a des besoins énergétiques inférieurs d’environ 25% à ceux d’un adulte jeune (moins d’hormones, moins d’activité physique, moins de muscles).

En mangeant moins, il y a moins d’apports de vitamines et de minéraux alors que les besoins restent les mêmes (voir plus, comme pour le calcium).

Il faut rajouter en vieillissant les problèmes dentaires, les troubles digestifs qui limitent l’absorption des nutriments, la perception du goût qui baisse, la solitude qui ne pousse pas à faire un vrai repas.

Quels sont les risques ?

Les risques sont multiples et associés à chaque déficit.

  • Le manque de calcium et de vitamine D accentuent l’ostéoporose.
  • Le manque de fer entraîne un risque d’anémie et un déficit immunitaire.
  • Le déficit en chrome favorise la survenue du diabète par l’excès de sucres rapides.
  • Le manque de protéines aggrave la fonte musculaire physiologique.
  • Les déficits en vitamine B (B1, B3, B9, B6) sont mis en cause aujourd’hui dans certaines démences comme la maladie d’alzheimer.
  • Le manque d’Oméga 3 et de vitamine E altérerait la fonction et la structure de la membrane des neurones.

Quelles sont les grandes recommandations nutritionnelles à suivre chez la personne âgée ?

  • Surveiller les portions et la diversité des aliments afin que la densité nutritionnelle des repas soit suffisante (quantité de micronutriments pour 100 gr d’aliment).
  • Privilégier le goût des aliments afin de contrecarrer la baisse de sensibilité des papilles et adapter les textures aux possibilités dentaires (des purées, du mouliné).
  • Manger en compagnie est une bonne solution pour apprécier les plats et avoir plaisir à se mettre à table.
  • Utiliser des compléments nutritionnels pour enrichir le plat si la personne âgée a vraiment peu d’appétence pour la nourriture.
  • Supprimer les régimes abusifs (régime sans sel).
  • Ne pas oublier de faire boire.
  • Maintenir une activité physique pour entretenir les besoins énergétiques et la faim. Une récente étude montre une corrélation entre le maintien d’une activité de marche et la réduction du risque de démence.

Pour en savoir plus sur les recommandations sur l’alimentation, l’activité physique et la sédentarité : https://www.santepubliquefrance.fr/presse/2019/sante-publique-france-presente-les-nouvelles-recommandations-sur-l-alimentation-l-activite-physique-et-la-sedentarite