Le bégaiement du jeune enfant : quelle attitude adopter ?

Par Inès Montenon · Rédactrice web - santé et psychologie · Mis à jour le 1 février 2024

Contenu validé par la Direction médicale de Qare.

Il est fréquent que les jeunes enfants, en cours d’apprentissage de leur langage oral, présentent un bégaiement (5 % d’entre eux, avec 1 fille concernée pour 3 garçons).

Qu’est ce que le bégaiement ?

Il s’agit d’un trouble de la communication. La parole peut être perturbée par des pauses fréquentes, des répétitions (de sons, de syllabes ou de mots), des crispations et plus globalement par des efforts. On constate parfois une fuite du regard et éventuellement une modification du comportement de l’enfant (énervement, frustration, évitement, anxiété…).

Quelle attitude adopter ?

L’idée principale est d’optimiser la qualité de la communication :

  • Etablir un contact visuel lors de l’échange
  • Laisser à l’enfant le temps dont il a besoin pour parler et lui montrer qu’on a le temps de l’écouter (pour cela, se mettre à sa hauteur, s’isoler dans un endroit calme,…)
  • Montrer à l’enfant qu’on est intéressé par le fond de son message et non pas par sa forme.
  • Avoir une attitude de communication active en essayant de lui proposer le mot, si vous savez quel mot bloque et si cela ne dérange pas l’enfant dans sa communication, ainsi qu’en relançant l’échange si besoin.

Quelle attitude éviter ?

Fréquemment et spontanément, on donne des conseils aux enfants pour améliorer leur parole et éviter le bégaiement. Ce sont des conseils de type « respire », « calme-toi », « prends ton temps »,… Ces conseils sont nocifs pour l’enfant, car il ne parvient déjà pas à coordonner les tâches élémentaires de communication qui lui incombent.

En effet, lorsqu’il nous parle, il cherche à :

  • Capter notre attention (et la garder)
  • Trouver ses mots
  • Les organiser syntaxiquement
  • Être compris.

Et nous lui demandons en plus de :

  • Respirer
  • Prendre son temps
  • Se calmer… !
  • En outre, il faut essayer de ne pas exprimer de gêne, avoir une attitude d’écoute, montrer à l’enfant que son bégaiement ne nous dérange pas, sans pour autant adopter une attitude de fausse indifférence.

Les adultes doivent également se montrer garant du respect des tours de parole, ne pas laisser ses frères et soeurs ou camarades lui couper la parole, et ne pas le laisser lui non plus leur couper la parole.

Enfin, en cas de bégaiement, il est primordial de ne pas exposer l’enfant, ni sa parole, à la pression temporelle.

Rôle de l’orthophoniste

L’orthophoniste peut réaliser un bilan de la communication avec l’enfant présentant un bégaiement et ses parents. Il s’agit entre autre d’analyser les situations de communication favorisant le bégaiement et de trouver des situations générant un climat plus favorable à une communication apaisée.

Des séances de guidance parentale peuvent suivre, afin d’éviter les attitudes nocives, apprendre à être un interlocuteur actif, diminuer la pression temporelle…

Pour en savoir plus :

https://solidarites-sante.gouv.fr/prevention-en-sante/sante-des-populations/enfants/article/les-troubles-du-langage-et-des-apprentissages