Suis-je addicte au sport ?

Par Bertrand Guérineau · Psychologue · Mis à jour le 1 février 2024

Contenu validé par la Direction médicale de Qare.

Pour les sportifs de haut niveau, des consultations de suivi et d’accompagnement suite à un premier bilan, ou sur demande spontanée d’un sportif ou de son entourage, peuvent être organisées. Cela peut également concerner les différents acteurs du sport (entraîneur, coach ou éducateur). Certains suivis peuvent être indiqués par des professionnels de santé (médecin du sport, psychiatre, diététicien, kiné…).

Qu’en est-il de l’addiction au sport et plus globalement de la dépendance à l’exercice physique ?

La pratique d’une activité physique et sportive régulière reste dans la plupart des cas bénéfique pour la santé globale du sujet. Elle est source de plaisir, d’épanouissement, voire d’émancipation. Elle permet également à la personne de s’inscrire dans des espaces de sociabilité.

Les motivations qui poussent un sujet à pratiquer sont parfois très personnelles, voire intimes, et chacun y trouvera son compte a priori.

Petit rappel au sujet des pratiques :

Faire ses courses, se déplacer à pied ou en vélo, marcher avec des amis ou nager quelques longueurs régulièrement correspondent à des activités physiques salutaires pour la santé. Néanmoins, elles ne peuvent être qualifiées de sportives, dans la mesure où la pratique d’une activité sportive correspond à :

  • Des disciplines pratiquées en club ou en association qui impliquent des entraînements réguliers, à un rythme soutenu, avec éventuellement l’objectif de réaliser des compétitions.
  • Une activité individuelle pratiquée dans les conditions de régularité et d’intensité. La pratique d’un sport nécessite une implication supérieure à l’activité physique en temps et en motivation.

Il faut savoir qu’il n’est pas nécessaire de pratiquer un sport pour être en bonne santé, une activité physique répétée plusieurs fois par semaine reste tout à fait bénéfique.

En fait, tout est dans la mesure, il est donc nécessaire de veiller à ne pas développer son propre terrain de dépendance à l’activité physique et sportive.

En effet, si l’activité sportive est encouragée et valorisée par notre société, il apparaît que lorsqu’elle est pratiquée de manière excessive, elle peut s’apparenter à une addiction comportementale, au même titre que l’addiction aux jeux vidéos ou aux jeux de hasard et d’argent.

Quand parle-t-on d’addiction ?

L’addiction au sport ou à l’exercice physique s’installe progressivement lorsque l’individu n’est plus dans le désir et le plaisir liés à sa pratique, mais lorsqu’il ressent un besoin irrépressible (parfois même compulsif) de pratiquer son activité.

Pour ressentir les effets désirés, il va ainsi augmenter le nombre d’heures et l’intensité de la pratique et ce, malgré les avis contraires de son entourage, voire de son médecin, ou en dépit des conséquences fâcheuses sur sa santé…

La personne s’inscrit dans la répétition d’un comportement, souvent sans réel plaisir et de manière exclusive, adoptant un style de vie « au service » de son activité physique et sportive. Cette tendance se transforme rapidement en un mode de vie unique et non négociable.

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