« Si un enfant grandit dans les courbes de croissance, alors il aura une taille adulte normale »

VRAI et FAUX :

Les courbes de croissance permettent de comparer, à un moment donné, la taille et le poids d’un enfant avec ceux d’enfants du même âge et du même sexe.
Un enfant doit, dans l’idéal, grandir et grossir dans les normes pour son âge et pour son sexe.

Trois paramètres nécessitent néanmoins un avis pédiatrique pour une prise en charge éventuelle :

  • Lorsque la taille d’un enfant se situe en dehors des normes pour son âge et pour son sexe
  • Lorsque la vitesse de croissance est modifiée, trop rapide ou trop lente
  • Lorsque l’enfant grandit en dessous de son profil familial (taille cible parentale)

« Mon enfant est né grand donc il sera grand »

FAUX :

La taille à la naissance est essentiellement liée à l’alimentation et à la vascularisation in utero. D’autres paramètres peuvent la modifier comme des toxiques (médicaments, alcool, tabac).
Lors de sa croissance, de nombreux autres paramètres interviendront qui influenceront la taille finale.

« Si les parents sont grands, l’enfant sera grand. »

Partiellement VRAI :

La taille d’un enfant est corrélée à celle de ses parents. Mais il ne s’agit pas du seul facteur prédictif de la taille finale d’un enfant. D’autres paramètres interviennent dans la croissance : la taille de naissance, l’alimentation, l’environnement, les hormones, l’âge de début de la puberté, les maladies intercurrentes… L’ensemble de ces facteurs expliquent que dans une fratrie, tous les enfants ne font pas la même taille à l’âge adulte alors qu’ils ont les mêmes parents.

Vous souhaitez poser directement vos questions au Dr Aude Mariani ?
Inscrivez-vous sur Qare et prenez rendez-vous avec elle en ligne.

« La taille finale d’un enfant est le double de sa taille à 2 ans »

FAUX :

Cette donnée est vraie pour les tailles moyennes d’une population de plusieurs centaines d’enfants.
Mais à l’échelle individuelle cela ne se vérifie pas.

« Les douleurs de croissance existent. « 

Probablement VRAI :

Des douleurs récidivantes des membres inférieurs, prédominant la nuit, sans autre signe associé (pas de trouble de la marche, pas de rougeur locale) peuvent constituer des douleurs de croissance. Il s’agit d’une affection bénigne dont le mécanisme est inconnu. Ces douleurs apparaissent parfois après un exercice physique intense et peuvent être soulagées par des massages et la prise d’antalgiques. Si elles persistent ou sont accompagnées de fièvre ou d’une boiterie, il faudra consulter un pédiatre.

« Un choc émotionnel (décès d’un membre de la famille, divorce des parents, …) peut entraîner un retard de croissance. »

FAUX :

Un choc émotionnel n’entraîne pas de retard de croissance.
Dans certains cas exceptionnels un environnement psychologique défaillant voire maltraitant peut retentir sur la croissance. On parle alors de nanisme psycho-affectif, mais ces formes de retard de croissance restent heureusement anecdotiques.

« Elle fait une tête de plus que les enfants de sa classe, elle sera grande »

FAUX :

La grande taille d’un enfant à un moment donné ne présage pas de sa taille finale, en particulier en période péri-pubertaire. Il est en effet possible qu’un enfant grandisse plus tôt que ses camarades, mais atteigne sa taille finale et donc s’arrête de grandir plus tôt que les autres.

« Il est petit mais il grandira à la puberté »

VRAI et FAUX :

La puberté est une phase de croissance rapide et importante. Mais il est nécessaire, pour avoir une taille adulte normale, de débuter sa puberté à une taille normale. S’il existe un retard de croissance, il est nécessaire de le prendre en charge avant l’apparition des premiers signes pubertaires, pour optimiser la taille finale.

« Lorsqu’une fille est réglée elle ne grandit plus ». « Les règles cassent la croissance ».

FAUX :

La survenue des règles est le signe d’une puberté qui se termine et donc de la fin du pic de croissance pubertaire. Néanmoins, après ses premières règles, une fille peut encore grandir de quelques centimètres, parfois jusqu’à 10 cm selon les cas.

« Le sport peut empêcher un enfant de grandir normalement. »

VRAI et FAUX :

La pratique régulière d’un sport est bénéfique à la santé de l’enfant, à son équilibre psychologique, nutritionnel et métabolique, donc à son développement et à sa croissance.

Néanmoins, la pratique d’un sport de haut niveau en compétition chez l’enfant nécessite une surveillance médicale stricte et un programme d’entrainement adapté car elle peut perturber le système endocrinien et ralentir la croissance et la puberté. Mais l’activité sportive en elle-même n’est pas seule en cause, le stress de la compétition et la tendance à la sous-alimentation sont également impliqués.

A noter : Il n’y a pas de sport en particulier qui optimise la croissance de l’enfant.

Le poids et la taille évoluent indépendamment l’un de l’autre

FAUX :

Le poids influence la vitesse de croissance d’un enfant.

En effet, le poids d’un enfant est souvent le reflet de son état nutritionnel. En particulier, une maladie responsable d’une malabsorption digestive et d’une maigreur peut ralentir la vitesse de croissance par le biais de la carence nutritionnelle.

Ces différentes affirmations sont bien entendu à adapter au contexte, et l’avis d’un médecin reste indispensable au moindre doute.

Pour en savoir plus : https://www.who.int/nutrition/media_page/backgrounders_1_fr.pdf?ua=1