Mon enfant refuse de manger

Par Inès Montenon · Rédactrice - santé et psychologie · Mis à jour le 1 février 2024

Contenu validé par la Direction médicale de Qare.

Le refus alimentaire de l’enfant, en particulier entre 2 et 5 ans, est un phénomène fréquent et le plus souvent sans gravité. Il rentrera dans l’ordre rapidement à condition de mettre en place quelques règles familiales et de s’y tenir.

Mon enfant refuse de manger ! Est-ce grave ?

Non, un enfant comme un adulte peut à certains moments moins manger, voire ponctuellement sauter un ou deux repas sans qu’il y ait de conséquence grave pour sa santé. L’important est qu’il continue à boire de l’eau pour s’hydrater.

Si ce phénomène se prolonge, il existe un indice simple pour évaluer la conséquence de la diminution des apports alimentaires de votre enfant : S’il continue à bien grossir et à bien grandir, courbe de croissance à l’appui, alors ses apports alimentaires sont suffisants et sans conséquences sur sa santé.

Pourquoi un enfant peut-il refuser de s’alimenter ?

Le refus alimentaire peut être lié dans certains cas à un problème de santé, et il faudra éliminer, avec l’aide d’un médecin, une maladie passagère ( fièvre, infection), un problème ORL (trouble de la déglutition), des troubles digestifs, ou des troubles de l’oralité plus spécifiques (dysoralité sensorielle par exemple).

Ceci étant éliminé, il s’agit plus fréquemment d’une opposition à une situation qui le met en difficulté, ou d’une période de fatigue plus marquée.

Recherchez alors, avec l’aide d’un professionnel si besoin, ce qui amène l’enfant à s’opposer à la nourriture. Ca peut être un moyen pour lui de vous signaler un mal être. Y a-t-il eu des changements dans la famille ? Une séparation ? Un décès ? Est-ce que tout se passe bien à la crèche ou à l’école ? Etes-vous assez disponible pour lui ? Avez-vous des inquiétudes qu’il pourrait percevoir ?

Ce refus peut également être lié à un état de fatigue passagère : Horaires de garde prolongés, repas tardifs, nuit et/ou sieste insuffisantes, rythme quotidien chargé etc… Dans ce cas, tentez d’adapter d’avantage autant que possible le quotidien familial aux besoins de l’enfant : repas à heures fixes, temps de sommeil plus long, temps de repos familial le week-end…

Que faire pour que mon enfant retrouve l’appétit ?

L’alimentation et le plaisir à manger reposent sur plusieurs piliers :

  • La préparation du repas : Votre enfant peut participer à sa manière au choix des légumes du marché, à la cuisine, choisir son assiette, ou amener les plats sur la table.
  • Les plats et leur aspect dans l’assiette : Proposez à votre enfant des plats variés, colorés, présentés dans une assiette qui lui plait et avec des couverts adaptés à son âge.
  • Le même repas pour tout le monde : Les menus familiaux ne doivent pas être calqués sur les désidératas de l’enfant. L’enfant mange ce qu’il y a sur table, la même chose que le reste de la famille et on ne cuisine pas un menu spécial pour lui, même si le menu ne lui convient pas.
  • Des repas familiaux : Les repas doivent être pris en famille, sans interférence (télévision et téléphones éteints) pour préserver ce temps familial. Eviter autant que possible que l’enfant mange seul.
  • L’ambiance à table : Pendant le repas, l’ambiance doit rester conviviale, ce n’est pas le moment de régler ses comptes. On peut discuter ensemble de ce que chacun vit, et surtout pas de ce qu’on mange (sauf pour remercier le cuisinier ou la cuisinière !). Chacun est libre de manger la quantité qu’il veut à la vitesse qu’il veut et il est souhaitable d’éviter tout commentaire.
  • Le respect de la satiété : Ne jamais forcer un enfant à terminer son assiette. Il est essentiel de respecter sa satiété et d’accepter qu’il mange plus ou moins bien selon les jours et les repas.
  • Le rapport affectif : On mange pour se nourrir et pour participer au temps familial du repas. On ne mange pas pour faire plaisir à ses parents, et personne ne doit se vexer si l’enfant ne mange pas. Il est important de détacher l’alimentation de tout aspect affectif.
  • Eviter tout chantage ou punition vis à vis de l’alimentation : L’alimentation n’est pas une monnaie d’échange, et ne doit pas donner lieu à des punitions. De même, on ne donne pas à manger à un enfant pour le consoler ou calmer ses peurs, ni pour le faire taire, ni pour lui changer les idées.
  • Eviter le grignotage en dehors des repas pour favoriser l’appétit au temps des repas : Lorsque le repas est terminé, l’enfant doit être prévenu qu’il devra attendre le repas suivant pour manger, même si il a faim entre les deux. Si il ne finit pas son assiette, débarrassez la table sans commentaire sur ce qu’il reste dans les assiettes.

De façon générale, il est essentiel d’avoir de la patience et du détachement : Dans la très grande majorité des cas, votre enfant se remettra à manger normalement spontanément si vous vous désintéressez de ses petits troubles alimentaires. S’il n’a plus d’emprise sur vous par ce biais là, il reprendra rapidement une alimentation normale. Cela demande un peu de patience mais tout rentre dans l’ordre avec le temps.

En conclusion

Le refus alimentaire simple du petit enfant est un problème fréquent et sans gravité. Lorsqu’un médecin aura éliminé une maladie sous jacente, vous pourrez mettre en place quelques règles simples : Assurer la convivialité des repas, respecter la satiété de chacun, se désintéresser des questions alimentaires pour s’orienter d’avantage sur ce que vit votre enfant, ce qui le fait vibrer, ce qui l’inquiète… Et vous verrez que ces troubles disparaîtront spontanément !

Pour en savoir plus :

https://www.mangerbouger.fr/Manger-mieux/Manger-mieux-a-tout-age/Enfants/De-6-mois-a-3-ans